Est-ce bien vrai ?
Souvent, n’entendons-nous pas «On n’a plus les hivers qu’on avait !» Vous croyez? Retournons plus de 100 ans en arrière.
Le 1er décembre 1894, à Arthabaska. « Si les choses continuent, nous allons rétrograder d’un demi-siècle, et revenir au régime des traînes sauvages et des sleighs pas lissés. Trop de neige pour les voitures d’été et pas assez pour les lisses d’acier. À quand les chemins d’hiver authentiques ? » L’Écho des Bois-francs.
Le 10 décembre 1892, à Trois-Rivières. « La fête de l’Immaculée Conception [le 8 décembre] a été quelque peu gâtée par la pluie qu’il fit toute la journée de jeudi. Les rues étaient de véritables patinoirs [sic] et nombre de personnes ont connu ce que c’est que des glissades sur la glace et des chûtes. » Le Trifluvien.
Le 11 décembre 1907, à Québec. « Plusieurs cochers de place ont remisé leurs carrioles pour prendre de nouveau leurs voitures d’été, les rues étant dans un état lamentable en ces jours de pluie. » Le Soleil.
Le 15 décembre 1894, à Lévis. « Par suite de la température, nos côtes à la glace vive sont devenues très dangereuses pour les piétons et les voitures. » Le Quotidien [de Lévis].
Le 15 décembre 1903, à Trois-Rivières. « La pluie qui tombait dimanche dernier [le 13] a failli détruire nos chemins d’hiver. Mais la gelée est bonne et tout s’est arrangé pour le mieux. En ce moment, il fait très beau, mais très froid. Le Ciel de l’Italie avec le climat de la Sibérie. » Le Trifluvien.
Le 17 décembre 1894, à Lévis. « Les cultivateurs de ce district sont encore, à l’époque avancée où nous sommes, occupés à labourer leur terre. » Le Quotidien [de Lévis].
Le 17 décembre 1894, dans la région de Québec. « Depuis quelques jours, le fleuve charrie quantité de glaçons plus ou moins volumineux mais peu consistants. La température douce que nous avons fait se désagréger toutes les battures qui descendent au fil de l’eau. On se croirait en plein dégel du printemps. Le pont de glace de la rivière St. Charles est en miettes. Les pêcheurs ont déserté les cabanes à morue. Partout, en ville comme à la campagne, les chemins sont affreux. Sur la rive sud, les chemins d’hiver ne sont bons que de St. Romuald en descendant sur une longueur de 5 à 6 milles. On nous informe que dans la Beauce et dans une partie des comtés de Dorchester et Lotbinière, on se sert des voitures d’été. Sur la rive nord, les carrioles glissent bien jusqu’à Ste-Anne de Beaupré mais pas au-delà. À Lévis, nos côtes sont impraticables et malheur à celui qui s’y aventure sans grappin ou sans le bâton ferré. Aujourd’hui, le temps est encore très doux avec tendance à la pluie. » Le Quotidien [de Lévis].
Le 17 décembre 1901, sur la rive sud, près de Sorel. « Les rivières Yamaska et St-François sont libres de glace depuis dimanche. La crue subite des eaux, causée par les dernières pluies, a été la cause de ces débâcles. » Le Courrier de Sorel.
Le 18 décembre 1894, à Lévis. « On peut voir actuellement dans les champs, aux endroits où il n’y a plus de neige, l’herbe reverdir comme en plein printemps. Une personne de cette ville a cueilli des feuilles de pissenlit ayant trois pouces de longueur. » Le Quotidien [de Lévis].
Le 20 décembre 1894, à Joliette. « Au commencement du mois, il était tombé assez de neige pour faire de bons chemins d’hiver, mais le temps doux et la pluie de ces derniers jours l’ayant complètement fait disparaître, on a été obligé de reprendre les voitures d’été. » La Gazette de Joliette.
Le 21 décembre 1894, à Lévis. « Temps toujours très doux avec rayons de soleil de temps à autre. On se croirait en septembre. » Le Quotidien [de Lévis].
Le 22 décembre 1894, à L’Avenir. « Nous avons encore une température d’octobre. » L’Écho des Bois-Francs.
Le 23 décembre 1891, à Sorel. « La pluie qui est tombée pendant une heure hier a eu pour effet d’enlever le peu de neige qui restait et de rendre les chemins impraticables. » Le Sud.
Le 26 décembre 1891, à Québec. « La neige a presque tout à fait disparu sous l’influence de la pluie et d’une température douce. Hier, un vieil habitant de Québec a dit que c’était la première fois depuis quarante-trois ans qu’il était venu à la ville en voiture d’été, à cette saison de l’année. » Le Sud.
Le 28 décembre 1893, à Joliette. « Depuis dix jours, nous avons une température très variable. Vendredi, froid intense; samedi, neige et pluie; dimanche, temps de printemps, le jour de Noël pluie battante, se terminant par une neige épaisse; mardi et mercredi froid passable; jeudi, température plus élevée, avec neige fondante, ce matin la température est élevée et agréable. Les ajets nous offrent cette année une occasion de pronostiquer un chaque mois de l’année au regard de la température. » La Gazette de Joliette.
Le 28 décembre 1895, à Drummondville. « La douce température qui nous a été dévolue depuis quelques jours a porté le coup de mort à nos chemins d’hiver. Le commerce est paralysé et les commerçants désespérés. » L’Écho des Bois-Francs.
Le 30 décembre 1891, à Sorel. « Nos clubs de raquettes sont des choses du passé. Aussi comment voulez-vous qu’on parle raquette quand il n’y a pas de neige. » Le Sud.
Le 31 décembre 1891, à Sorel. « Pas la moindre apparence de neige à une époque aussi avancée ! Aussi tout en souffre ! Le commerce est mort. Ce matin, au marché, il n’y avait que quelques voitures. Pour le marché du jour de l’an, c’est pauvre. » Le Sud.