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La Promenade de Trois Morts

À Saint-Hyacinthe, en novembre, depuis plusieurs années, semble-t-il, on s’adonne à du théâtre dans l’enclos du cimetière, dans le champ des morts. On joue un texte fort étrange, inachevé, le dernier et le plus long qu’il a écrit, daté d’octobre 1862, du poète Octave Crémazie, «Promenade de trois morts», à se demander si ce cher Octave va bien. Il est vrai, selon son biographe Réjean Robidoux, que Crémazie fut un homme d’une grande mélancolie.

Trois défunts, un vieillard, un jeune marié et un adolescent, échangent avec le VER, qui représente en quelque sorte la Nature. Le journal La Patrie du 17 novembre 1892 raconte.

Une représentation vraiment lugubre dans le cimetière de St-Hyacinthe.

Suivant une coutume déjà ancienne, les humanistes du Séminaire, accompagnés de leurs professeurs et de leurs condisciples, sont allés, mardi soir, représenter au cimetière de la ville La Promenade des Trois Morts de notre poète national, Octave Crémazie.

Les «Morts» revêtus de leurs manteaux sépulcreux et errant à travers cette forêt de monuments funèbres qui dressent dans la nuit leurs pâles pyramides, ces voix suppliantes rompant le lugubre silence de l’empire des morts, les paroles impérieuses du «Ver» qui proclame sa souveraineté, le désespoir du «Vivant d’hier» qui, à la première morsure, implore en vain le secours des amis qu’il vient de quitter, enfin les chants larmoyants qui interrompent parfois le lugubre dialogue, tout contribuait à rendre l’illusion parfaite.  Messieurs les humanistes ont bien représenté ce drame funèbre où MM. Télesphore Beauregard, Frédéric Mathieu, Léonel Cordeau, Hector Doyon et Charles Bélanger figuraient comme principaux orateurs.

 

En son temps, cette célébration, jugée trop macabre, fut dénoncée par certains. Je possède les œuvres complètes de ce cher Octave, où on trouve cette Promenade de trois morts, mais je vous épargne quelqu’extrait que ce soit de cette conversation entre le Ver et les trois sépulcreux. Cela dit, j’ai imaginé créer sur ce site une catégorie «Dans le tiroir des idées à dormir debout». Peut-être en faudrait-il une maintenant du type «Dans le tiroir des idées qui empêchent de dormir» ?

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Il n’en faut pas plus pour chercher le texte… et le trouver. Ah! La Grande Machine à Bibliothèque Électronique! Merci, je ne connaissais pas.

    22 novembre 2012

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  1. «Lettre du pays voisin» | Les Quatre Saisons

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