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Les premières années de Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté

L’hebdomadaire montréalais Le Monde illustré affirme qu’il est toujours fier «de révéler au public les jeunes talents qui semblent promettre». Le 26 novembre 1892, on s’arrête au « jeune artiste qui a déjà fait ses preuves; nous voulons parler du jeune Côté , d’Arthabaskaville».

Marc-Aurèle Suzor Côté est né à Arthabaskaville [en 1869]. Dès son enfance, il a manifesté ce goût particulier aux artistes; après sa sortie du collège, il étudia sous Maxime Rousseau, et fit de tels progrès qu’on lui proposa un voyage en Europe. Il avait toujours rêvé qu’un jour il irait puiser aux sources de l’art le secret du beau.

Il s’embarqua donc pour le beau pays de France, la grande ville de Paris. Désormais, les difficultés allaient être vaincues, et, sous l’œil des grands maîtres, il allait se diriger sûrement et rapidement vers la perfection. Rempli d’un zèle ardent pour le travail, il ne craignit rien, ni la fatigue, ni les longues veilles.

Il entre à l’école des Beaux-Arts, où enseigne le grand peintre Bonnat. Quelques mois à peine s’étaient écoulés depuis son arrivée, qu’un jour, le professeur Bonnat, qui n’a pas, à ce qu’on dit, l’habitude d’être prodigue en éloges, passant près du jeune Côté et voyant un tableau qu’il était occupé à finir, lui dit en le frappant sur l’épaule :

— D’où êtes-vous, jeune homme ?

— Du Canada, répondit notre compatriote.

— Continuez, jeune Canadien, reprit le grand Bonnat, il y a une longue route pour arriver à la perfection, mais vous l’avez trouvée.

Ce n’était pas peu dire à un jeune débutant; aussi, ses confrères se demandaient-ils où Côté avait étudié avant son entrée à l’école des Beaux-Arts.

Ceux qui ont visité la galerie des beaux-arts, le printemps dernier, à Montréal, ont pu juger par eux-mêmes de la justesse du jugement du professeur.

Le Paris-Canada publiait, au commencement de cette année, un article rempli d’éloges sur le jeune Côté. Le célèbre Harpignies ne tarissait point d’éloges en face d’une toile à laquelle travaillait le jeune Côté, et dont la perfection était certainement étonnante. Il disait de lui qu’il avait dû vivre dans une continuelle observation de la nature tant il la rendait avec fidélité. Un mot de Harpignies dénote surtout le talent d’observation, profond et intelligent, du jeune Côté : « On sent, lui disait-il, qu’il y a de l’air dans vos lointains».

En effet, ceux qui observent une montagne éloignée n’aperçoivent qu’une masse bleue, phénomène dû à l’épaisse couche d’air qui nous en sépare.

Nous pourrions citer l’opinion de bien d’autres appréciateurs de renom, mais qu’il nous suffise de citer les noms de ceux qui font autorité à Paris.

En publiant ces quelques lignes, nous nous plaisons à croire que les nombreux lecteurs du Monde Illustré se réjouiront de voir le mérite reconnu, le travail récompensé. […] Il est vrai «qu’il ne faut flatter personne, pas même son pays» a dit Guizot; mais s’il ne faut flatter personne, au moins faut-il encourager ceux qui se livrent au travail avec constance et succès.

 

Source de l’illustration paraissant en regard de cet article du journal Le Monde illustré : http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/illustrations/accueil.htm, au descripteur «Suzor-Côté, Marc-Aurèle de Foy, 1869-1937».

Sur ce site, on trouvera déjà deux articles sur Suzor-Côté :
https://jeanprovencher.com/2011/10/04/une-belle-exposition/

https://jeanprovencher.com/2011/10/21/echos-de-lexposition-de-suzor-cote/

4 commentaires Publier un commentaire
  1. josee jacinthe #

    c est en visitant le musée des beaux arts du canada à ottawa que j ai pu mieux connaître ce peintre et ses de paysages bucoliques forts et délicats tout à la fois. ils possèdent plusieurs toiles exposées en permanence dans une série de salles consacrées aux peintres canadiens et québébois. une belle sortie.

    18 novembre 2012
  2. Jean Provencher #

    Merci, chère Vous, de nous signaler cette exposition.

    18 novembre 2012

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