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Un nouveau fruit : la mangue !

La mondialisation des aliments ne date pas d’hier. Le 24 janvier 1903, le journal montréalais La Presse annonce l’arrivée d’un tout nouveau fruit : la mangue.

Un nouveau fruit vient d’être mis en vente sur le marché montréalais, c’est la mangue. L’arbre qui produit cette sorte de pomme si délicieuse s’élève à une hauteur de dix-huit pieds [5m et demi]. Les premiers échantillons de ce nouveau fruit nous sont arrivés, la semaine dernière, de la Jamaïque.

On sait que l’introduction sur le marché d’un produit nouveau est toujours très difficile. Les commerçants craignent d’acheter des fruits qui sont presque inconnus et préfèrent ne pas tenter des innovations dans leur négoce.

Cependant quelques-uns d’entre eux ont entrepris d’essayer la vente de la mangue, de sorte que bientôt les gourmets mordront à belles dents dans la chair de ce fruit si succulent. MM. George et W. E. I. Marsh, de la « Canada-Jamaica Steamship Company », font actuellement tous leurs efforts pour engager des trafiquants à importer ce fruit, leur disant que la mangue sera aussi populaire que la banane dès qu’elle sera connue.

Les habitants de la Jamaïque savent que le Canada est un excellent débouché pour leurs produits et ils n’ignorent pas combien sont populaires parmi nous les oranges de leur pays.

La mangue est très recherchée par ceux qui en connaissent la saveur. Ce fruit est de forme ovale, dont le volume est celui d’un œuf de poule. On dit qu’il y a un grand nombre de variétés de mangues, les meilleures sont celles qui contiennent le moins de fibres.

Elles sont d’un usage quotidien comme marinades, confitures, gelées. Leurs propriétés médicinales sont très nombreuses. La mangue est originaire du sud de l’Asie et fut introduite par les voyageurs dans l’hémisphère d’Occident. C’est en 1782 qu’elle fut implantée dans la Jamaïque.

L’image de la mangue provient du site http://carrefour-education.qc.ca/epicerie/les_fruits/mangue.htm

6 commentaires Publier un commentaire
  1. Denis Bastien #

    Je suis très surpris, vous m`apprenez quelque chose. J`étais certain que ce fruit datait des années fin 60 début 70 sur nos tablettes.

    1 février 2012
  2. Jean Provencher #

    Cher Monsieur Bastien, je rêve d’un bon texte qui nous expliquerait pourquoi, en règle générale, il est difficile à un nouveau produit de pénétrer rapidement dans la tradition alimentaire d’un peuple. À mon avis, il doit exister des critères suivants. Coûter peu cher. S’adapter facilement à cette tradition alimentaire locale (pouvoir le retrouver dans un certain nombre de mets, par exemple). Et que ce peuple joue du bouche-à-oreille pour l’adapter et l’adopter, que les bonnes cuisinières, par exemple, racontent quels usages on peut en faire.

    Ici, quand la mélasse nous est arrivée des Antilles françaises vers 1680, on l’a adoptée assez facilement, je crois. Elle coûtait peu cher, à cause du triangle commercial entre la France, les Antilles et la Nouvelle-France. Elle pouvait remplacer l’élément sucré dans certaines recettes à l’occasion. Et on y a adhéré.

    Mais c’est étonnant de voir comment les peuples résistent longtemps à un produit alimentaire. C’est le cas de la pomme de terre, par exemple, en France. Ici, même, on s’est longtemps méfié de la tomate, la croyant cancérigène; aussi gardait-on à l’intérieur des plants de tomates comme plante ornementale qui faisait, parfois, de tous petits fruits rouges.

    On a aussi résisté au chou de Bruxelles, adopté seulement durant les années 1930.

    L’alimentation a une bien belle histoire.

    1 février 2012
  3. alberte #

    Tous les jours je lis un citadin à la campagne et j’aime beaucoup cela maintenant je pourrai vous lire sur internet merci.

    2 février 2012
  4. Jean Provencher #

    Merci encore, chère Alberte.

    2 février 2012
  5. Catherine Fortin #

    Merci Jean pour le partage et l’assiduité. Chaque jour, c’est un plaisir de te lire.

    L’histoire de la mangue dans nos parages remonte à encore plus loin car un noyau de Mangifera indica fut trouvé lors des fouilles archéologiques dans l’épave du «Elizabeth and Mary», ce navire de la flotte de Phips qui fit naufrage en octobre 1690 au large de Baie Trinité, à la suite de sa tentative ratée de prendre Québec. On peut se demander à quel moment et à quel endroit ce témoin de la vie à bord ( pour la table des officiers?) fut embarqué.

    3 février 2012
  6. Jean Provencher #

    Merci beaucoup, chère Catherine.

    Dis donc, je ne savais absolument pas que ce cher Phips avait des mangues avec lui sur ses bateaux. Ce serait une belle histoire de connaître leur provenance et comment elles sont arrivées à Boston, avant de se retrouver dans les bateaux de Phips.

    Dans cette histoire de Phips et de son marin qui s’est fait dire par Frontenac de remballer, l’historien militaire C. P. Stacey ne parle pas de mangue. Mais ce n’était pas là le but de son propos.

    La biographie de Phips par Stacey se trouve à l’adresse suivante : http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=519

    Merci encore, chère Catherine.

    4 février 2012

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