Et puis, les framboises ?
Comment va la récolte ? Y en aura-t-il pour tout le monde ? La Presse se le demande le 13 août 1906 à la une.
La saison des framboises bat son plein, écrit-on. Cet excellent fruit est très recherché de nos gourmets, mais bien peu savent dans quelle partie de la Province notre marché s’alimente. Sans doute qu’il s’en cueille un peu partout, mais c’est surtout au nord de Montréal que nous en recevons la plus grande partie.
Il est très intéressant de se rendre à la gare Viger, le matin, à l’arrivée du convoi de Saint-Jérôme, pour y voir la foule des commerçants et épiciers venus là pour s’approvisionner.
M. Jos Nantel, qui a des agents dans toutes les paroisses, depuis Sainte-Agathe jusqu’au nord du Nominingue, nous disait, ce matin, que les framboises ne sont pas en aussi grande quantité cette année que les années passées, mais par contre, dit-il, les prix ont subi une très forte augmentation. Aussi, les années dernières, les agents achetaient les framboises pour 40 à 45 cents le seau, pendant que cette année il leur faut payer de 60 à 65 cents.
Plusieurs familles, où il y a un grand nombre d’enfants, se font ainsi de substantiels revenus qui leur permettent de pousser avec activité les travaux de défrichement, dans des paroisses nouvelles où le gagne est très rare.
Il y a une douzaine d’années, chaque matin, les convois du nord nous apportaient de 3,000 à 4,000 seaux de framboises pendant que, cette année, c’est à peine si les commerçants en reçoivent de 500 à 600 seaux. Cette extraordinaire diminution est attribuée aux feux de forêts qui ont détruit les framboisiers sur une grande étendue, et aussi au nombre toujours croissant de touristes qui se rendent dans le nord et qui consomment les framboises sur place.
Pour bien comprendre ce texte du journal La Presse, il faut savoir qu’en 1900, les territoires au nord de Saint-Jérôme sont des lieux de défrichement, occupés par des colons venus des villes. On ouvre de nouvelles terres, un travail ardu. Et la récolte des framboises fournit un revenu d’appoint à ces populations. Cela dit, que les Montréalais se rassurent. Le framboisier est une des premières plantes pionnières à repousser après les feux de forêts. Ce n’est qu’une question de temps pour qu’ils puissent retrouver leurs framboises.
Source de l’illustration: Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Éditeur officiel du Québec.
Jean, cette photo est vraiment très belle, émouvante, je trouve.
Christiane
Merci, chère Christiane. Cette belle dame est toute à son travail. Et vous avez vu, elle porte même son tablier, on dirait.
Oui, elle a bien son tablier à son cou et surtout son bol de plastique comme lorsque qu’on allait ramasser les petits fruits ou les légumes au potager, dans le temps.
J’aime, merci
Christiane