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Parlons cuisine

Après 24 heures dans le sucre, mes groseilles à maquereau sont devenues confiture. Cuisson à feu extrêmement doux dans un chaudron à large fond. Sans que jamais d’écume ne se forme. Coulée de la confiture dans les pots chauds, stérilisés, comme les couvercles d’ailleurs. J’évite de trop visser fermement pour permettre à la bête de faire pop à un moment donné, signe alors que le tout est fermé hermétiquement.

Finalement, presque six pots de 250 ml. C’est une beauté de les voir sur le comptoir. Je ressens toujours une grande satisfaction, lorsque le travail de confiture ou de gelée est terminé. Il ne me reste plus maintenant qu’à attendre les pops.

Je me rappelle un jour, à la campagne, j’avais travaillé toute la journée, de 8 heures à 6 heures et demie pour faire 22 pots de gelée de pommes. Quand ça s’est mis à popper, c’était un véritable concert, les pots se répondaient et ça n’avait de cesse. Dieu que j’avais le cœur heureux ! Ma gelée était vivante !

Cela dit, j’ai toujours réussi facilement ma gelée de pommes. Mais le processus est tellement long. Vous libérez d’abord le comptoir pour y étendre du papier journal. Sinon, vous en aurez pour des semaines à vivre avec un comptoir sucré. Puis cueillette des pommes en début de matinée, tranchage des pommes en deux, cuisson des pommes, coulées par la suite dans un coton à fromage avec plat en dessous pour récolter le jus. Remplacement du coton pour la cuisson suivante, attaché avec des épingles à couche aux quatre pattes d’une chaise renversée.

Puis cuisson de ce jus. Quasi autant de tasses de sucre blanc que de tasses de jus. Le temps d’amener tout au plus de six à huit tasses de jus à ébullition, je fais chauffer le sucre au four sur une grande tôle à biscuit. Jamais cuire plus de huit tasses de jus en même temps. Toujours dans un chaudron à large fond. À mon avis, les confitures et les gelées ne se réussissent qu’avec un chaudron à large fond. La cuisson dure 5 minutes par tasse de jus. Chauffez à feu moyen. Brassez et écumez constamment. La cuisson se termine lorsque le liquide forme une goutte qui demeure suspendue à la cuillère de bois. Vous coulez alors ce liquide dans les pots stérilisés. Vous lavez votre chaudron et vous recommencez une nouvelle cuisson de pommes. Et ainsi passent les heures. Des cuissons donnent une gelée légèrement orangée, d’autres rouge, d’autres couleur miel. Cela tient sans doute à la variété de pommes de mon vieux verger.

Vous terminez votre journée vanné, mais heureux de la progéniture. Toute la maison sent les pommes. Verre de vin rosé à la main, vous regardez vos pots, heureux, attendant qu’ils échappent un mot pour vous remercier, ces diables.

Certains m’ont déjà dit Ne cueille pas tes pommes pendant ou après la pluie, ta gelée ne prendra pas. C’est faux. J’ai toujours cueilli beau temps mauvais temps. Mais précisément le jour où je me mettais à la fabrication de la gelée. Les pommes n’ont pas le temps de vieillir alors. Je n’ai jamais utilisé de pectine, de certo, de jus de citron, ou dieu sait quoi.

Vous voyez, faire de la gelée est une véritable épopée. Mais quelle satisfaction !

 

5 commentaires Publier un commentaire
  1. Virgule #

    Bonne idée d’avoir partagé vos trucs culinaires avec nous. La prochaine fois je ferai des confitures j’essaierai la cuisson lente, je trouve que la couleur du sirop est très claire.

    Un nouveau chef-cuisinier est né: Chef Jean.

    9 août 2011
  2. Jean Provencher #

    Merci, chère Virgule, vous êtes trop gentille. Mais j’aurais tellement de croûtes à manger pour être qualifié de simple cuisinier.

    9 août 2011

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