La naissance d’Octave
Aujourd’hui, cap sur Dosquet, une communauté de près de 1 000 habitants, à moins d’une heure de Québec dans la plaine de Lotbinière. Rendez-vous avec Annie, Yves et Louise, la couturière. Un épouvantail verra le jour. Nous avions fait connaissance autour d’Albert, aperçu à distance dans leur potager, voilà deux ans. Déjà le nom est choisi: il s’appellera Octave, du nom du patron de la paroisse, Saint-Octave de Dosquet. Il fait beau, pas meilleur temps pour enfanter un bonhomme.
Salutations, un peu de jase et au boulot. Le matériel provient de la Ressourcerie, une boutique de vêtements usagés des environs. L’atelier de couture, la table de la cuisine. Mesure d’abord de la longueur des bretelles du pantalon. À un poteau de bois, Yves, le menuisier, fixe bientôt le squelette, déjà découpé dans un panneau de contreplaqué. Les artisanes se mettent à l’œuvre. On enfile d’abord la chemise au bras gauche. J’aime les épouvantails, dit Annie. Pour moi, un potager n’est pas complet sans un épouvantail. Vous espérez ainsi éloigner les oiseaux? Non, non. Nous le fabriquons pour la beauté, pour créer de la joie. Ça fait rire le monde qui passe sur la route, à distance. Certains cyclistes et motocyclistes vont même jusqu’à s’arrêter et, quand le temps est écho, nous entendons leurs commentaires.
Le travail va rondement; déjà, on entrevoit la forme finale. Un bas de nylon servira de visage. Un épouvantail de belle tenue doit porter la chemise dans le pantalon. Place maintenant au bourrage, il faut qu’il donne à croire d’être vivant. Nous y sommes presque. Nouvelle étape de bourrage. Du raphia pour les pieds et les mains. Le vieux chapeau de paille sur la tête. Et tout est joué.
Il faut une photo de famille, diable! Je vois leur fierté, leur plaisir. Ils auront mis moins d’une heure pour faire naître le personnage. À mon départ, Annie échappe : La première pluie qui tombe sur notre épouvantail me rend toujours un peu triste.
Cet été, entrant à Dosquet, venant de Saint-Agapit, portez attention. Octave sera là à vous saluer.
mon cher Jean,
génial ton idée! la vitesse vertigineuses des communications me fait peur. Ouvrir ton blogue avec Octave me rassure et m`en console!
Mes costumes personnels montés sur des squelettes de bois décorant la Place de l`Église de Cap-Santé enverront la main à Octave dès cet automne, par dessus le majestueux! Je dirai à qui veut l`entendre pourquoi ils regardent vers le fleuve…pour saluer Octave!Nommer l` épouventail est très respectueux. Octave de Dosquet…mais c`est un noble?!!
Après la naissance, nommer, c`est reconnaître. Que peux-t`on perdre de plus précieux dans la vie que son nom?
Bon été à Octave!On passera le saluer!Au temps des semences, on devrait aussi « semer » ici et là dans les villages des épouventails . Dites pas çà à M. Mosento…ils vont tous être pareils!
Bravo et salut aux gens de Dosquet
Michel Bertrand
Cap-Santé
P.S.: Bravo Jean, ton site est très attrayant!
Bien bonne idée, Michel, que celle de multiplier les épouvantails dans les campagnes. Pour créer de la joie, comme le dit Annie, de Dosquet.
Jean
Étant Dosquetoise moi-même, j’ai hâte à la belle saison pour voir apparaitre l’épouvantail dans le jardin d’Annie. Octave est magnifique ! Souhaitant qu’il vive longtemps …Bravo aux concepteurs.
Absolument, chère Christiane. Bravo aux concepteurs si sympas ! Ce serait tellement agréable de trouver davantage d’épouvantails dans nos campagnes, à l’image d’Octave !