Bilan de la saison des sucres
Il est certain que les populations se réjouissent quand les érables commencent à couler au printemps. Voilà le temps des sucres arrivé. L’habitant espère une coulée abondante, car il en va de l’importance de son revenu d’appoint. Le citadin, lui, se réjouit à la perspective d’une «partie de sucre» à la cabane. La chanson d’Albert Larrieu le dit : «En caravane, allons à la cabane».
Bientôt, après quelques semaines de coulée, si heureuse que fut cette période pour les gens des villes, il faut «cabaner», faire le bilan, car, pour l’agriculteur, il n’y a pas de production plus aléatoire que celle du sucre. Tout tient au temps qu’il fait, au jeu du gel et du dégel, à la quantité de neige dans les bois, et quoi encore.
Le 14 mai 1895, Le Quotidien de Lévis transmet la nouvelle à ses lecteurs. «L’industrie du sucre d’érable a complètement manqué cette année dans plusieurs comtés. Des cultivateurs, qui dans les bonnes années vendaient jusqu’à deux mille livres de sucre, en ont fait à peine deux cents livres ce printemps.»
Le constat est sérieux. Rareté du sucre en perspective, moins d’argent pour le sucrier et des prix plus élevés sur les marchés. Sachant qu’en 1900, c’est là le sucre le plus commun, le sucre de table pour la majorité de la population, on a sûrement dû, cette année-là, manger moins sucré.
Source de la photographie: Collection Jocelyn Paquet, Les Archives du Photographe. Il s’agit d’une partie de sucre à la cabane Joyeuse, à Saint-Raymond de Portneuf.
Fiers et un peu vantards….certains sucriers beaucerons affirmaient que par chez eux l’eau d’érable pisse si fort qu’elle repousse la mèche d’entailles!!!
Dites donc, Monsieur Garant, décidément les Beaucerons sont fort fiers !