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Entrevue avec le docteur Dagenais, président du comité d’Hygiène de la ville de Montréal

Celui-ci s’en prend à la mort des enfants. Extraits.

Voyez, il meurt environ une centaine d’enfants et souvent plus par semaine ; tout enfant, pour le pays, représente un millier de dollars, c’est donc $100,000 dollars par semaine qui disparaissent pour ne regarder que ce côté matériel du problème ; or, si tous ces petits êtres, au lieu d’aller phosphater la terre, vivaient grâce à notre sollicitude, ce serait autant de patriotes, de citoyens utiles et, croyez-moi, la dépopulation chez nous ne prend pas sa source ailleurs que dans cette mortalité infantile dont le chiffre est navrant.

La cause de ces mortalités ? Oh ! elles sont multiples, les causes, mais une des plus sérieuses est certainement l’inconsciente ignorance des mères qui ne sauraient se départir d’un préjugé atroce, que « nul traitement médical n’existe pour les enfants ».

Si l’on pouvait réussir à leur extirper ce préjugé néfaste, les mères feraient traiter leurs enfants et ne viendraient plus, comme cela existe maintenant, chez le médecin uniquement hélas ! pour y chercher des certificats de décès et dire : « docteur, mon pauvre petit est mort ».

Si toutes les mères savaient (et permettez-moi de publier ceci dans leur intérêt) que quand un enfant est pris de vomissement et de diarrhée, ces troubles ne sont pas dus à la dentition, mais à une alimentation défectueuse. Le remède alors est bien simple, que l’on traite le marmot à l’eau filtrée ou encore ce qui est bien plus radical que l’on appelle le médecin, car les enfants se traitent comme les adultes, mais avec une méthode spéciale.

Que d’enfants l’on sauverait ainsi en se débarrassant de vieux préjugés.

Tous les médecins qui traitent des enfants devraient également recommander et indiquer aux mères les notions élémentaires d’hygiène.

Quant à ce qui regarde la Ligue pour prévenir la Mortalité Infantile, je suis convaincu que le premier du mois d’août, tout sera terminé et le fonctionnement en sera complet. Il y aura samedi une assemblée chez moi, où grand nombre de spécialistes assisteront.

 

Le Canada (Montréal), 9 juillet 1904.

Le docteur Elphège Dagenais, président du comité d’hygiène de la ville de Montréal, est plein de bonnes intentions. Mais ce ne sera qu’avec la mise sur pied des unités sanitaires dans l’ensemble du Québec durant les années 1920 et 1930 qu’on arrivera vraiment à sauver les enfants de la mort.

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