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Circulez, circulez !

Apparence que le mariage dans une vitrine de magasin a amené la ville de Montréal à resserrer ses règlements. De semblables attroupements ne seront plus permis. La Patrie du 13 juillet 1905 annonce que les pouvoirs des constables en vue du maintien de l’ordre sont accrus.

 

La récente condamnation d’un marchand qui a permis un mariage dans sa vitrine, dans le but de réclame, a attiré l’attention sur un règlement récent qui est maintenant en force.

Le recorder Weir a rappelé dans son jugement que, quand un citoyen est prié par un constable de circuler pour ne pas gêner la circulation, ce qu’il a de mieux  faire est d’obéir, s’il ne veut être arrêté.

Autrefois, lorsque la rue était obstruée, il fallait prendre une action en vertu de l’acte de vagabondage. Mais ceci avait des inconvénients, attendu que les personnes devant être poursuivies n’étaient pas généralement des vagabonds. Pour cette raison, la ville perdit une cause où l’agent d’un cocher de place était accusé d’avoir stationné sur le trottoir. L’acte de vagabondage ne fut pas trouvé, par le tribunal, applicable dans cette circonstance.

Une autre cause plus récente fut celle des propriétaires des fameux chars-touristes «Seeing Montreal» qui n’étaient certainement pas des vagabonds. On voulait empêcher les agents de vendre des billets sur le trottoir. La ville a perdu.

À la suite de cela, un règlement prévoyant ces cas fut préparé et adopté au mois de juin dernier. Une de ses clauses se lit comme suit :

Il est défendu à toute personne de gêner les piétons ou le trafic, en stationnant sur les trottoirs, dans les rues, ruelles, places publiques, etc., de la cité, de refuser de circuler sans raison valable, lorsqu’un constable donne l’ordre de le faire.

Il peut arriver que des hommes d’affaires ou autres citoyens soient pour quelques minutes une cause d’obstruction, mais s’ils résistent à l’ordre d’un gardien de la paix qui leur enjoint de circuler, ils peuvent être arrêtés. La chose arrive rarement, excepté lorsque le sujet auquel la police s’adresse oublie que celle-ci ne fait que son devoir et se montre offensé.

À tout événement, il existe maintenant un règlement qui porte sur ce point et, si jamais l’on nous ordonne de circuler, nous devrons, pour éviter des désagréments, nous exécuter de bonne grâce.

 

L’illustration nous montre des policiers faisant la patrouille sur les quais à Montréal en 1903. Source : l’Album universel, 16 mai 1903.

À noter qu’il s’agit d’un dessin de Paul Caron (1874-1941), de son vrai nom Paul Archibald Caron. Aquarelliste, il fut l’élève de William Brymner (1855-1925), Maurice Cullen (1866-1934) et Edmond Dyonnet (1859-1954) et il a longtemps été illustrateur à La Presse et au Montreal Star.

 

 

 

 

La photographie de Paul Caron est publiée dans Le Monde illustré du 22 décembre 1900.

 

P. S. À quand une histoire de la police québécoise dans nos villes, depuis les premiers agents du guet sous le Régime français jusqu’à aujourd’hui ? Quand de beaux jeunes historiens, de belles jeunes historiennes me disent « Vous et les autres, vous avez tout fait. Il ne nous reste plus rien », je leur réponds « Mais non voyons, tout est encore à faire ! La nouvelle histoire est à venir ».

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