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La nuit des plus beaux rêves

À quoi rêve un enfant la nuit de Noël, le 24 décembre, voilà plus de 100 ans ? Les journaux nous le disent à travers la publicité qu’on y trouve. Et les énumérations sont riches. Voyez.

Dès le 27 novembre 1908, Le Soleil affirme que, dans le faubourg Saint-Jean, à Québec, un coup d’œil dans les vitrines des magasins Faguy, Lépinay et Frères fait voir que nous aurons encore la visite du fameux roi des jouets, cette année. Maisonnettes illuminées; arbres, polichinelles, petits chevaux de bois avec armée formidable de soldats du même calibre, poupées, etc., tout cela vous attire déjà la marmaille devant les vitrines et pourtant il y a encore un grand mois avant la période de Noël et du Jour de l’An.

Le 10 décembre 1906, les grands magasins Paquet, de la rue Saint-Joseph, à Québec, se paient une demi-page de publicité dans Le Soleil, y allant d’une liste de jouets que Santa Claus apporte avec lui : des moutons en laine, des locomotives, des boîtes à musique, des blocs à bâtir, des poupées, des bugles, des engins à vapeur et des jouets mécaniques, des voitures de poupées, des chaises berçantes rouges, des berceaux pour poupées, des machines à coudre pour enfants, des carabines à air, des petites couchettes en bois pour poupées, de petits lits en fer pour poupées, des services à blanchissage pour enfants, des petites planches à laver pour enfants, des petits baquets pour laver, des tambours, des valises pour poupées, des automobiles, des services à dîner pour enfants, des bureaux pour poupées, des arches de Noé, des chiens, des bouffons, des chevaux et des vaches, des bateaux.

À Joliette, L’Étoile du Nord du 13 décembre 1906 nous prévient que le royaume des jouets se trouve au magasin Gervais, une librairie. Santa Claus s’est installé depuis mardi soir dans l’une des grandes vitrines du magasin A. Gervais. C’est là que vous choisirez vos jouets de toutes sortes dans une variété d’environ 2000. Santa Claus a établi ses quartiers d’hiver à ce magasin pour l’unique raison que c’est l’endroit où les acheteurs se rendent. […] En entrant dans ce vaste établissement, un citoyen se croirait être dans un des magasins de Montréal, Toronto, New-York ou Boston, tant l’installation est grandiose, les objets offerts en vente nombreux et les prix que l’on demande peu élevés.

À Chicoutimi, le Progrès du Saguenay du même jour reproduit l’annonce du magasin Lemieux & Carrier, rue Racine. Cette année, nous avons installé un département spécial pour les jouets. Des centaines de clients de Noël et du jour de l’An le visiteront chaque jour, nous l’espérons. Nous avons des poupées en pierre, en caoutchouc, en biscuit, etc…. des grosses, des petites, d’autres qui dorment, etc., etc. Des jouets de tous genres et de tous prix, des jouets mécaniques, des engins, des automobiles, des vaisseaux de guerre, la plus belle collection d’animaux de toutes espèces, des pompiers, des canons, des lanternes magiques, etc., etc.

Retournons à Québec, toujours chez Paquet, dans le faubourg Saint-Roch, le 14 décembre 1908. Toupies musicales, chevaux, soldats, chevaux qui se balancent, bugles [cornets] en ferblanc, pianos, tambours, automobiles, cheval et charrette de ferblanc, locomotive et tender, poupée de caoutchouc, bateaux, jouets mécaniques, tire-lire de ferblanc, engins à mouvements d’horloge, singes grimpants, blocs de fantaisie, bateaux mécaniques, arbres de Noël, pompes à incendie, bouffon portant cymbales, éléphants à tête mobile, jeux de quilles, poupées habillées, agneaux, traîneaux d’enfant, accoutrements de soldat.

À Berthier, La Patrie du 19 décembre 1898 nous dit que ça sent les Fêtes. Aux approches de Noël et des fêtes, la plus grande animation règne dans notre ville et les campagnes avoisinantes. Les marchands sont sur les dents du matin au soir. Il n’est pas même jusqu’aux petites épiceries qui ne se mettent aussi de la partie. Des banderoles suspendues à vue montrent les petits véhicules, les polichinelles, les poupées et différents autres jouets qui feront le bonheur des enfants dans quelque temps.

Nous pourrions continuer longtemps ces énumérations. Ce qui frappe, ce sont les signes du temps. Bien sûr, la consommation qui, déjà, s’installe. Mais aussi la guerre, présente à travers les soldats, les canons, les vaisseaux, alors que le Canada, engagé à la demande de l’Empire britannique, vient de sortir de la guerre du Transvaal. Et voici la machine à coudre qui n’est là que depuis une quinzaine d’années. Et l’automobile, qui arrive à peine dans les rues des villes. Nous y reviendrons.

 

Source de cette belle illustration : Canadian Illustrated News, 27 décembre 1879.

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