Et soudain qui vois-je au sommet du grand perchoir ?
Mon oiseau préféré. Le Tarin des pins.
Préféré pour tellement de raisons. Regardez-lui la vêture. Tout à fait sans intérêt. Il ne veut l’attention de personne. Nul ne le convoite. Il vit sa vie dans un autre monde.
En ce moment, est-il ici depuis quelques jours ? Peut-être bien. Mais il ne se présente même pas aux mangeoires. Il est ailleurs.
Il est le seul à bien s’en tirer de toutes les manières. Depuis tellement longtemps, il a trouvé ce secret de ne pas exister auprès d’autrui. Voilà plus de 200 ans, par exemple, que les ornithologues cherchent à le préciser, le coincer dans quelques dires qui arriveraient à les satisfaire. Mais c’est peine perdue, il leur échappe. Ces spécialistes sont eux-mêmes coincés dans des à-peu-près à son sujet.
Il n’est surtout pas intéressé à ce qu’on lui élève un monument. Il vit. Et dans la plus grande simplicité.
J’adore. Je lui ai consacré 11 pages dans mon dernier livre Histoires naturelles. Parfois, il m’arrive de penser que si jamais il ne restait qu’un seul oiseau, ce serait bien lui, ayant trouvé la véritable recette pour traverser le temps.
Vous trouverez ici plusieurs billets évoquant ce petit héros de la vie.