Parlons davantage de l’attachant Pic flamboyant (Colaptes auratus, Northern Flicker)
Il s’agit d’un magnifique oiseau, qui vit tout autant au sol à manger des fourmis qu’au sommet des très grands arbres. Et le mâle nous claironne ça dès son retour du sud.
Il passerait bien l’hiver au Québec, mais les fourmilières sont disparues sous la neige et il ne reste plus guère de cerises à grappes dans les arbres. Le mâle aime tant, juché très haut, y aller de son cri heureux et saccadé. On dirait même que, répété, ce cri donne l’impression d’être transformé en écho. Chose certaine, il veut que nous sachions clairement qu’il est bien là, de retour enfin, pour plusieurs mois.
Serge Lemieux, l’auteur du texte sur cet oiseau dans le premier Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional en 1995, nous dit qu’il est monogame et le couple dure en général toute la vie. La longévité record d’un d’entre eux est de neuf ans et quelques mois. Il est fidèle à son territoire et y revient année après année. Il y a donc de fortes chances que le flamboyant que vous avez chez-vous est celui de l’année dernière.
Mes grands arbres, vivants ou morts, l’attire follement. Dans les morts, au bois tendre, il creuse ses nouveaux nids, que d’autres espèces empruntent après la première année d’occupation. Il est donc entrepreneur de résidences pour ceux qui espèrent une maison de qualité.
Jean Piuze, lui, l’auteur du texte sur cet oiseau dans le second atlas, conclut son propos ainsi : La protection de ce pic est jugée importante pour le rôle clé qu’il joue dans la réduction du nombre d’insectes et dans le forage de trous réutilisés par de nombreuses espèces cavicoles, notamment le Petit Garrot, la Nyctale de Tengmalm et la Crécerelle d’Amérique.
Référence à l’atlas de 1995 : Serge Lemieux, « Pic flamboyant », Les oiseaux nicheurs du Québec, Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional (1995), sous la direction de Jean Gauthier et Yves Aubry, p. 658-661.
Référence à l’atlas de 2019 : Piuze, Jean, « Pic flamboyant », p. 334, dans Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional (M. Robert, M.-H. Hachey, D. Lepage et A. R. Couturier, dir.) Regroupement QuébecOiseaux, Service canadien de la faune (Environnement et changement climatique Canada), et Études d’oiseaux Canada, Montréal, 2019.
Le Pic flamboyant est arrivé le 4 mai cette année. Vous trouverez ici ses dates de rentrée depuis 1985.