Nous chantons depuis bien longtemps
Marie-Madeleine
Tout petit jupon de laine
Ta petite robe carreautée
Ton petit jupon piqué
Comme tous les migrants, nous avons apporté avec nous notre bagage de chansons de notre pays ancien. Voici ce qu’écrit à ce sujet le voyageur et homme de lettres français Xavier Marmier (1808-1892).
Quand les Français vinrent à la suite de Cartier, de Champlain et de quelques illustres gouverneurs de notre colonie, s’établir dans le Canada, ils apportèrent sur cette terre américaine la poésie de leur foyer, les chansons populaires de leur province. Ces chansons, ils se plaisaient à les enseigner à leurs enfants. D’âge en âge, la noble race canadienne les a conservées comme un trésor héréditaire, comme un des témoignages de son origine française ; le paysan les a répétées à sa famille, dans les veillées d’hiver, à un cercle d’amis, en ses jours de fête.
Le voyageur a fait retentir de ces refrains traditionnels tous les échos de la contrée. Hélas ! et plus d’un de ces ardents voyageurs est mort dans son trajet, en murmurant peut-être au fond des bois, les strophes qu’il avait apprises bien loin de là, et en se souvenant ainsi de son doux pays natal.
Les fidèles Canadiens ont si bien gardé cette poésie de leurs pères que, si nous voulions faire un recueil complet de nos anciennes chansons populaires, nous en découvririons parmi eux plusieurs qui leur viennent des rives de la Seine, de la Loire ou du Doubs, qui qui sont aujourd’hui oubliées, ou tout au moins dénaturées, dans les campagnes où elles ont été pour la première fois modulées.
J’en ai eu un exemple à Québec ; j’ai entendu, là, chanter, dans une amicale réunion, tous les vers d’une jolie chanson francomtoise, dont je n’ai jamais pu retrouver, dans nos villages, que quelques lambeaux.
Xavier Marmier, Les États-Unis et le Canada, Tours, Alfred Mame et Fils, 1874, p. 122s.
Merci, cher James, pour cet ouvrage de Marmier. Magnifique cadeau.
Ce fut un plaisir pour moi, sachant que ces livres auront la considération que je n’aurais pu leur donner.
Je profite de l’occasion pour te rendre hommage pour toutes ces années où tu as porté notre histoire, notre mémoire collective et le plaisir de tourner les pages de tes récits toujours captivants.
James
Cher James, tu es adorable ! Je te remercie beaucoup.
Continuons de tenir, la vie, même courte, a ses charmes.