Avant d’aller plus loin, hommage au caricaturiste Garnotte (Michel Garneau) qui quitte le journal Le Devoir
J’ai toujours tellement aimé ses dessins et, qu’on le veuille ou non, ses moqueries du discours quotidien qu’on nous sert au Québec. La caricature désamorce, quoique nous voyons l’inverse en ce moment. La bête humaine monte maintenant sur ses ergots, devient soudain incapable de rire.
Voyez ces trois caricatures de Garnotte. Bien sûr, si vous habitez loin des rives du Québec, vous méritez quelques explications.
La première nous montre un maire, celui de Québec, au prénom de Régis, qui a fait construire un amphithéâtre au coût de 400 millions de dollars, sur la promesse qu’annuellement les sommes publiques utilisées seraient retournées à la population. Or, à l’usage, il se révèle qu’il n’en est pas ainsi. Et le voilà coincé à imaginer mille et une activités, dont le déplacement d’un marché public en bordure du fleuve Saint-Laurent que les gens aimaient et la création d’une place publique, souhaitant une variété d’activités. Voyez ce maire maintenant juché sur son éléphant.
Pour comprendre la seconde, il faut savoir que le Québec a connu plusieurs histoires liées à une race canine, celle dite des pitbuls. Blessures humaines de toutes sortes, chez beaucoup de personnes, et même une mortalité qui s’ensuivit. Le même maire décide d’interdire dans sa ville la présence de pitbulls. Ici, on le voit faisant sérieusement la chasse à un pitbul sur les Plaines d’Abraham, le grand parc de la ville, alors que l’époux, comme son épouse, est témoin de l’événement et demande à cette dernière de téléphoner rapidement à la Société protectrice des animaux.
Quelques jours plus tard, voilà que le maire de Montréal, au prénom de Denis, entre à son tour dans la danse en obligeant les pitbuls à s’enregistrer. Celui-ci est passablement corpulent, alors que Régis, celui de Québec, à la vérité, n’est pas un géant. Or, Garnotte imagine que le maire de Montréal fait comparaître les propriétaires de pitbuls et y va de questions.
Les chiens sont heureux, le propriétaire des chiens également, de même que les lecteurs du quotidien montréalais Le Devoir.
Nous allons nous ennuyer, c’est certain.
Hihihi… Oui, il va nous manquer terriblement, Garnotte. Il savait comme personne nous faire oublier les matins tristounets. Je suis sûre que les maires de Montréal et de Québec, comme tous les politiciens qui l’inspiraient, lui vouaient une admiration sans bornes. Probablement un bon lot de reconnaissance aussi pour ses clins d’oeil.
Il fut un formidable dessinateur, même un éveilleur.