Au printemps, attendre et attendre les premiers oiseaux migrateurs…
Et soudain apparaît cette beauté ! La Petite Vanesse (Nymphalis milberti milberti, Milbert’s tortoisde-shell). Au vol très rapide. Elle appartient à la grande famille des Nymphalidae, qui regroupe les Polygones, les Vanesses et des individus comme la Belle Dame, le Vulcain, le Morio, et d’autres.
Ce sont des papillons à la vie longue de plusieurs mois, même de huit à dix mois, contrairement à bien d’autres qui ne vivent qu’environ six semaines, comme le Tigré du Canada. C’est que, parmi eux, on retrouve de nombreux migrants. Et il faut le temps voulu pour leur permettre d’arriver à réaliser une longue migration. Ce phénomène est complexe d’ailleurs. Parfois, c’est une succession d’individus qui se relaient jusqu’au dernier qui arrive à terme. Cela se vérifie chez le Monarque, lorsqu’il entreprend sa longue course vers le Nord. D’autres fois, un seul individu arrive à faire le voyage en entier.
Chose certaine, au Québec, plusieurs de la famille des Nymphalidae, dès l’automne, adultes, — la Petite Vanesse en est l’exemple —, se trouvent un lieu protecteur pour traverser l’hiver.
Dans son guide d’identification Les Papillons du Québec (Saint-Constant, Éditions Broquet, 2011, p. 161), Louis Handfield affirme que cette Petite Vanesse est sûrement l’un de nos plus beaux papillons diurnes.
Toujours selon cet entomologiste, il habite les clairières et lisières des forêts mixtes ou décidues, les prairies humides, les bords de routes, et peut se rencontrer dans les prés situés à proximité de la forêt. Il est difficile de prédire où et quand il fera son apparition. « Il a été très peu signalé ces dernières années. »
Il a déjà été signalé un 16 mars. Les chenilles sont grégaires et forment souvent d’énormes masses dévorant tout sur leur passage. […] Le papillon hibernant à l’état adulte, il a déjà été trouvé en plein mois de janvier sous l’écorce d’un arbre mort bien à l’abri dans l’attente des premiers rayons du soleil printanier. [Handfield : 161]
Cette Petite Vanesse-ci semble en pleine forme. Ces deux antennes, qu’elle utilise pour sentir [Elizabeth K. Cooper, Insects and plants, The amazing partnership, New York, Harcourt, Brace & World, 1963, p. 109], n’ont pas du tout souffert des conditions hivernales. L’insecte a donc su choisir un bon milieu protecteur pour les mois froids et souvent venteux, neigeux ou pluvieux.
* * *
Cela dit, je dois signaler l’arrivée d’oiseaux migrateurs : deux Bruants chanteurs, un Junco ardoisé, sept carouges à épaulettes et deux Quiscales bronzés. Les deux dernières espèces semblent être là à demeure, car elles chantent abondamment.
Les Sizerins flammés ne songent pas encore à partir ; ils sont maintenant 40 !