La manne blanche, de l’ouvrage pour les chômeurs
Les 7 et 8 janvier 1908, Québec fait face à une bonne tempête de neige. Les déneigeurs jubilent. Voilà du pain sur la table.
Le journal Le Soleil du 8 janvier raconte :
De même que les bateaux, les tramways ont été ennuyés par la tempête. La neige qui tombait par rafales recouvrait les rails et les « balais-électriques » ont circulé pendant une bonne partie de la nuit. La plupart des convois des différents chemins de fer étaient en retard ce matin. En somme, la tempête a causé de l’ennui à tous et des dommages à plusieurs. Le public voyageur a été retardé, les citadins ennuyés par les mauvais chemins, et il semble qu’il n’y ait qu’une seule classe à Québec, à qui une telle tempête semble plaire, c’est nos charroyeurs de neige, car on sait trop bien qu’avec chaque chargement de neige qu’ils transportent au fleuve, ils voient augmenter leur recette, et il faut dire qu’ils en ont charroyé de la neige, après une telle tempête.
Mais les charretiers et les habitants de la campagne qui veulent gagner Lévis par bateau sont fort déçus. Sur les traversiers, on refuse d’embarquer les chevaux et les voitures. Le journal, cependant, ne dit pas pourquoi.
Un peu après onze heures, un groupe nombreux de conducteurs de voitures se tenait aux barrières au quai des bateaux passeurs, mais on leur refusa l’entrée. Un des pauvres diables protesta : « Comment ! Je suis icitte depuis neuf heures pi j’peux pas embarquer ? Y’a ben du diable là-dedans ! » Mais les protestations n’y firent rien, il n’embarqua pas, ses copains non plus.
Cette gravure montrant des ouvriers à l’œuvre dans le Vieux-Québec provient du journal Canadian Illustrated News, édition du 3 février 1883.
J`aime » les citadins ennuyés par les mauvais chemins « . Je constate que même à cette époque, les gens des villes voulaient que la saison froide et enneigée s`adapte à eux et non l`inverse.
Heureux ceux qui ont appris à vivre au rythme des saisons.
C`est bien moins stressant.
Bonne journée.
Absolument.