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Du poète Albert Lozeau

L’étoile

 

 

En souvenir de vous, je regarde une étoile

Au vent de l’infini palpitant comme un voile,

Qui brille toute bleue et d’un éclat très doux.

Je regarde une étoile en souvenir de vous…

 

Le noir nocturne autour entasse un velours sombre ;

Avivée en la nuit épaisse par tant d’ombre,

L’étoile, diamant dont le ciel est l’écrin,

Brille d’un double éclat triomphant et serein…

 

Plus il s’est dans une âme amassé d’amertume,

Nuit dont nul infini jamais ne s’accoutume,

Plus l’amont, cette étoile ardente, y resplendit,

Comme un brasier que l’ombre en tombant agrandit…

 

En souvenir de vous, je regarde une étoile

Au vent de l’infini palpitant comme un voile,

Qui brille toute bleue et d’un éclat très doux…

Je regarde une étoile en souvenir de vous…

 Albert Lozeau.

 

La Patrie (Montréal), 21 mai 1904.

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