Un peu de haïkus printaniers
est pleine de vigueur
ce premier matin de printemps
Issa
Ma femme elle-même
a l’air en visite
ce matin de printemps
Isô
La neige a fondu
sur une épaule
du Grand Bouddha
Shiki
Glace et eau
leur différence résolue
de nouveau sont amies
Teishitsu
Ici de l’eau
et là de l’eau
les eaux du printemps
Onitsura
Est-ce le printemps
la colline sans nom
est perdue dans la brume
Bashô
La cloche des lointains
comme elle oscille en sa venue
dans la brume de printemps !
Onitsura
Quand je me retournai
l’homme qui me croisait
s’était perdu dans le brouillard
Shiki
Les prairies sont brumeuses
les eaux font silence
c’est le soir
Buson
La vache que j’ai vendue
quittant le village
dans la brume
Hyakuchi
Pluie de printemps —
toute chose en devient
plus belle
Chiyo-ni
Pluie de printemps —
un parapluie et un manteau de paille
vont ensemble devisant
Buson
Petit matin
la phrase du merle invisible
a perçé la brume épaisse
Jacques Martineau
Sur les toits
ronron de chat satisfait
pluie de printemps
Jacques Martineau
Haïkus, Anthologie, Texte français et avant-propos de Roger Munier, Préface d’Yves Bonnefoy, Paris, Fayard, 1990. Les deux derniers haïkus sont de mon ami.
Les prairies sont brumeuses
les eaux font silence
c’est le soir
Buson
Mon préféré !