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Une exposition sur Neandertal

Celle-ci se tient au Musée de l’Homme, à Paris, du 28 mars au 7 janvier 2019. Dans l’édition du 29 mars 2018, page 11, le quotidien français Le Figaro consacre une pleine page à l’événement, dont la responsabilité relève du journaliste Vincent Bordenave.

On croit comprendre que cette réalisation sur ce méconnu et longtemps mal-aimé homme de Neandertal fourmille de renseignements et s’adresse à toute la famille. Et le journaliste écrit :

Découvert pour la première fois en 1856 en Allemagne, cet homme préhistorique a mis du temps avant de nous dévoiler ses secrets. Longtemps victime d’une image primitive et bestiale, les récentes découvertes lèvent petit à petit le voile sur ce cousin disparu.

Apparu en Europe occidentale il y a environ 350 000 ans, Homo neanderthalensis s’est étendu vers l’est jusqu’à l’Altaï (Russie) et a également vécu au Proche-Orient. Comme Homo sapiens, notre ancêtre direct, il descend d’Homo erectus et son héritage serait bien plus important que nous ne le pensions il y a encore quelques années. Depuis 2010, le séquençage génétique a permis de démontrer que l’ADN des populations non-africaines est constitué de 2% à 4% de gènes néandertaliens. À un moment de leur histoire, nos ancêtres se sont mélangés avec Neandertal. […]

Clou du spectacle, l’exposition se termine dans une « salle de préjugés ». Au mur, un florilège des clichés et caricatures retrouvés à la fois dans les films, chansons, bandes dessinées et autres citations qui contribuent à véhiculer une image déformée de Neandertal. Au milieu, une petite rousse de 1,60 m nous regarde. Kinga, cette adolescente âgée de 13 ans, sourit fièrement. Sa tête est certes un peu ronde, son front n’est pas très haut et son nez est imposant. Mais elle n’en est pas moins élégante avec son gilet bleu. Kinga est une femme de Neandertal — ils s’agit d’une reconstitution de la paléo-artiste Élisabeth Daynès — et a été habillée par agnès b. « On ne serait pas choqué de la croiser dans le métro. Elle est un peu petite, c’est vrai, mais à part ça, pas grand-chose pour nous différencier », assure en souriant Marylène Patou-Mathis (la co-commissaire scientifique de l’exposition).

Le seconde partie de cette page 11 du Figaro du 29 mars 2018 est une entrevue sur Neandertal de Vincent Bordenave avec Jean-Jacques Hublin, paléoanthropologue à l’Institut Max Planck de Leipzig et professeur au Collège de France. À la fin de la rencontre, Hublin affirme que le cœur du processus évolutif de notre espèce, la sapiens, ne se trouve pas en Europe, mais en Afrique.

Quand on se concentre sur l’Europe et sur Neandertal, on ne parle que de la périphérie et de la fin de l’histoire. L’évolution de notre espèce a été une longue transformation qui s’est essentiellement déroulée sur le continent africain. On ne s’est pas réveillé un matin « homme moderne », porteur de mythologies complexes et dessinant avec de l’ocre des peintures figuratives.

Malheureusement, si la paléontologie est vieille de plus [de] deux siècles en Europe, elle est bien plus jeune en Afrique. Pourtant, c’est sur ce continent que la lignée de l’homme moderne est née. La géographie y a beaucoup changé, les fossiles sont durs à trouver et le contexte politique n’aide pas toujours à développer les recherches. Mais tout porte à croire que les populations de sapiens qui ont fait « la bonne sortie », c’est-à-dire celle qui a réussi à s’épanouir sur tous les continents, ont acquis la plupart de ses caractéristiques nécessaires dans son berceau africain.

 

Vincent Bordenave, « Réhabiliter Neandertal, notre cousin mal-aimé », et « Il y a eu des transferts de gènes entre Neandertal et Homo sapiens », entrevue de Jean-Jacques Hublin par Vincent Bordenave, Paris, Le Figaro, 29 mars 2018, p. 11.

L’image de Kinga coiffe cette page du Figaro.

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