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Savez-vous que Neandertal se guérissait avec de l’herbe à dindes ?

L’herbe à dindes, de son nom scientifique Achillée millefeuille, à la fois indigène et introduite, est probablement, encore aujourd’hui, la plante médicinale la plus connue au Québec.

Or, vient de paraître voilà trois jours à Paris un ouvrage capital sur Neandertal, disparu il y a 30 000 ans. Ce n’est pas négligeable, car si vous êtes d’origine occidentale, vous avez du Neandertal dans votre ADN.

Ce livre fort important, un dictionnaire, un pavé de plus de 600 pages, est de Marylène Patou-Mathis, la grande spécialiste française d’un de nos ancêtres. Par bonheur, voilà une œuvre qui nous permettra de parler avec beaucoup plus de respect de ce personnage, qui avait développé une culture à l’égal de Sapiens.

Ayant créé une nouvelle catégorie sur ce site — Neandertal — nous y reviendrons souvent. Et, de ce pas, attaquons.

À l’entrée « Plantes médicinales », on lit :

Neandertal a sélectionné certaines plantes pour leurs propriétés thérapeutiques. Avec certaines d’entre elles, il a pu soulager la douleur et probablement soigner ses plaies. Découvert à Shanidar [site préhistorique au Kurdistan, dans le Nord-Est de l’Irak], un Néandertalien malade, âgé entre 30 et 40 ans (Shanidar IV) a été déposé sur une litière faite de plantes aux vertus médicinales. Entre – 50 600 et – 43 300 ans, d’après les micros résidus de plantes contenus dans leur tartre dentaire, cinq Néandertaliens de la grotte El Sidron [dans les Asturies, au Nord-Ouest de l’Espagne] utilisaient régulièrement des plantes aux propriétés inflammatoires, antispasmodiques, cicatrisantes, calmantes et digestives, telles que l’achillée millefeuille et la camomille. En outre, l’un d’entre eux qui souffrait d’un abcès dentaire et d’un parasite intestinal, a consommé une moisissure contenant un antibiotique naturel, le penicillium (pénicilline), mais aussi des bourgeons de peuplier contenant de l’acide salicylique (présent dans notre aspirine) comme antidouleur. Neandertal avait non seulement une connaissance approfondie de son environnement mais aussi des qualités nutritionnelles et médicinales des végétaux.

 

Marylène Patou-Mathis, Neandertal de A à Z, Paris, Allary Éditions, 2018, p. 463.

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