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Gare aux voleurs de poules !

Quand les chemins sont beaux, les marchés urbains de Noël et du Nouvel An regorgent de produits.  Le 15 décembre 1894, le Quotidien de Lévis, par exemple, écrit : Marché assez complet hier soir à la halle Notre-Dame. Les volailles étaient en abondance et se donnaient facilement pour 30 à 35 cts la couple [je ne sais pourquoi, dans tous les journaux d’alors, on dit la couple]. Le beurre se détaillait à 18 et 20 cts la livre, les œufs à 16 et 18 cts. Le mouton n’était pas en grande quantité et se vendait à un assez bon prix.

Ce qu’il y a de plus en vogue pour le marché de Noël, écrit Le Soleil du 24 décembre 1901, naturellement ce sont les dindes, les oies et les poulets. Aussi quelle quantité énorme a été distribuée depuis huit jours.

Certains habitants se rendant au marché voient parfois la mort de près. Le 31 décembre 1894, le Quotidien de Lévis raconte : Samedi matin, un cultivateur de St-Grégoire Napoléon Hébert, et sa femme l’ont échappé belle. Ils se rendaient au marché à Trois-Rivières. Leur voiture, attelée à deux chevaux, était remplie de dindes et de divers produits de leur ferme. En traversant le St-Laurent, en face de cette ville, la glace s’est brisée, et les chevaux et la voiture ont été engloutis. Hébert et sa femme ne se sont sauvés qu’avec beaucoup de difficultés.

Cela dit, si les marchés sont généreux, des voleurs préfèrent se servir chez le voisin dans le temps des Fêtes.

Le 22 décembre 1908, Le Soleil écrit que, dans le faubourg Saint-Roch, à Québec, on signale plusieurs vols de volailles depuis quelques jours.

Le 24 décembre 1894, selon le Quotidien de Lévis, M. Hubert Hallé, cultivateur de St-David, s’est fait voler sept poules samedi dans la nuit.

Toujours à Lévis, mais cette fois-ci une semaine plus tard : Les voleurs ne se gênent pas de ce temps-ci. La nuit dernière, ils ont opéré à St-Joseph de Lévis, près du pont de fer. Chez M. André Bissonnette, on a enlevé tout un lard débité, 50 livres de beurre et des pâtisseries, de quoi fêter le jour de l’An comme il faut. Chez M. Jean Bilodeau, on n’a pas été plus gêné et ce matin on a constaté la disparition d’un lard et de plusieurs volailles. M. Paquet, commerçant de bois, s’est fait voler, lui, une certaine quantité de bois.

Ayez vos poules à l’œil !

 

On peut voir en ce moment la magnifique poule à roulettes coiffant cet article à la bibliothèque de Saint-Apollinaire, région de Lotbinière, dans le cadre d’une exposition (http://www.st-apollinaire.com/site.asp?page=element&nIDElement=151). Voilà le genre de jouet auquel pouvait rêver un enfant durant la nuit de Noël en 1900. Photographe : Jean Mongrain. La bibliothèque est fermée du 23 décembre au 6 janvier, cependant.

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