« Chevaux aux yeux bleus et mal peints »
Chevaux aux yeux bleus et mal peints
chevaux à la crinière de crin
traversés d’une barre de cuivre
où le cavalier se tient
vous tournez sans jamais être ivres
et jamais vous ne dites rien
mais déchirante et déchirée
la musique marche sans arrêt
et planqués sur votre plaque tournante
sans jamais l’entendre vous tournez
Le cœur aime la mauvaise musique
et sans doute qu’il a raison
et les chevaux aussi peut-être
qu’ils aiment de drôles de sons.
Jacques Prévert, Grand bal du printemps, Paris, Gallimard, coll. Folio, 1980, p. 75.
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