« La langue française »
Extrait du Standard de Chicago sur la langue française québécoise. Le quotidien de Québec Le Canadien dit avoir « le plus grand plaisir » à reproduire ce texte.
Les Canadiens-français forment la majorité dans la province de Québec. Ils conservent précieusement le langage et les traditions de leurs ancêtres. Leur langue n’est pas ce patois qu’on leur prête. Des jeunes filles à peine sorties de l’école primaire peuvent en penser ainsi, mais ceux qui se sont donné la peine d’étudier ce peuple, savent mieux que cela.
On entend parler, au Canada, le français qui était connu en France, il y a deux cents ans. Le paysan parle sa langue avec une grande pureté. Son langage est au français moderne ce que la langue de Shakespeare est à l’anglais d’aujourd’hui.
Partout, au Canada, le touriste entendra des locutions qu’on retrouve dans les plus vieux et les meilleurs écrivains de France. Naturellement, on rencontrera, dans la conversation, des mots empruntés aux langues indiennes ou des anglicismes, mais ils sont relativement assez rares. Je puis affirmer qu’on parle maintenant le français au Canada beaucoup mieux qu’on ne le fait généralement dans les campagnes de France. Ceux qui aiment à étudier cette langue feront bien d’aller l’apprendre dans la province de Québec.
Le Canadien (Québec), 16 novembre 1883.
Ce billet est anonyme. Et je ne peux m’empêcher de vous mettre en lien avec cette rencontre de mars 2015 sur le français québécois.
L’illustration est extraite de Mon premier livre de lecture, textes de Marguerite Forest et Madeleine Ouimet, illustrations de Jean-Charles Faucher, Montréal, Librairie Granger Frères Ltée, 1964. Il s’agit d’un ouvrage approuvé par le Conseil de l’Instruction publique de Québec, à sa séance du 12 mai 1943.