Le grand secret des fougères et des libellules
Chez moi, ce sont les êtres vivants à la plus longue histoire. Trois cents cinquante millions d’années. Ils apparaissent, fossilisés, dans des roches de cette époque.
Je ne sais quand, mais, un jour, nous aurons les moyens techniques voulus pour analyser leur constitution et apprendre d’eux le grand secret d’une si généreuse longévité.
Car fougères et libellules ont tout connu, absolument tout. Changements climatiques extrêmes, grandes inondations ou longs temps de sécheresse, tempêtes sans doute d’une violence inouïe, des millions d’années en présence des dinosaures, etc. Elles ont traversé avec succès chacun des moments où elles auraient pu disparaître à jamais. Elles ont appris. Que pourraient-elles donc nous dire maintenant ? Saurions-nous prendre conseil ?
Voyez comment l’Onoclée sensible emballe chacun de ses grains, ficelés comme s’il s’agissait de petits paquets précieux. Et puis cette autre fougère, que j’ai appelée la Dévonienne, qui elle protège ses feuilles à venir aussi longtemps qu’elle le peut, attendant je ne sais quoi pour leur déroulement. Chez les libellules, elles, peut-être que toutes leurs informations se trouvent dans le cerveau ?
C’est certain : pour être encore là aujourd’hui, fougères et libellules sont porteuses d’un grand nombre d’informations.
Et un jour, nous saurons. Et elles auront été fort précieuses.