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L’interprète Gabriel Berberi

Il faut que je vous raconte. Ma longue quête dans la presse québécoise du début du 20e siècle m’a mené à de bien beaux épisodes. En voici un.

Sylvia Berberi est une amie, une consœur de classe en histoire à l’université. Nous avons eu le même grand maître, Jean Hamelin. Par la suite, elle est retournée dans sa Beauce natale enseigner l’histoire. Je lui écris le 19 décembre 2005, de retour de ma journée dans les microfilms.

Chère Sylvia, sans travail et sans argent, je m’occupe à dépouiller la presse québécoise du début du 20e siècle. Et, cet après-midi, surprise, je suis tombé sur un Berberi. Voici le passage :

« Un interprète pour les Syriens. M. Gabriel Berberi, syrien, demeurant au Canada depuis quelques années, possède très bien la langue française. Il réside actuellement à St-Côme, de Beauce, et est huissier de la Cour Supérieure. La Cour l’a choisi comme interprète dans la cause Armaly vs Armaly, syriens, qui se déroule actuellement au Palais de Justice.«   Le Soleil, 13 décembre 1901.

Il n’y a rien de plus. Tu me diras si ce Gabriel est parent avec toi. Qu’en est-il des Berberi ?

Je te souhaite de très belles Fêtes, chère Sylvia. J’espère que tu vas bien. Dans mon cas, imagine, je suis grand’père depuis juin. Mon fils et Annie ont eu une belle fille, Romy. Je t’embrasse, très chère.

Jean

 

Et Sylvia de me répondre immédiatement :

Bonsoir Jean,

Je suis contente d’avoir de tes nouvelles. Je sors d’une période un peu mouvementée. Ma mère est décédée en novembre. Je termine le « ménage » de ses biens et j’ai trouvé cela pénible. Elle m’a confié ce qu’elle appelait ses antiquités. J’étais proche d’elle. Elle venait de Laurierville et sa mère (Mary Ann Pidgeon) était de descendance irlandaise et venait d’Inverness.

Au sujet de Gabriel Berberi, je pense bien qu’il s’agit de mon grand-père. C’est son nom et il a résidé à Saint-Côme (Beauce), Beauceville et Sainte-Julie (près de Laurierville). Il était arabe; il est arrivé au 19e siècle et on disait qu’il était Syrien. Lorsque le Liban a été formé, on a dit qu’il était Libanais, parce qu’il venait de Beyrouth. Il a eu 14 enfants (dont mon père Syllas, encore vivant). Il a 94 ans. Également, ma tante Noella Fada, encore vivante. (Elle a 99 ans).

Je suis touchée de cette référence dont tu parles. Tiens-moi au courant si tu as autre chose. Je suis en train de préparer un genre d’album pour ma famille et cela va peut-être me donner le coup de pouce (ou de pied) dont j’ai besoin…

Je te souhaite un temps des Fêtes joyeux. Il me semble que tu m’as déjà confié que c’est une période de l’année que tu trouves difficile. Mais, comme grand-père, cela peut changer des choses…

Jean, si tu as le goût de venir patiner, tu me fais signe. Cette année, au menu: ski de fonds, patins, relaxarium, marche, etc…

Je t’embrasse très fort,

Sylvia

Avec l’aide de Réjean Giasson, Sylvia a constitué un site sur les Berberi, qui n’est accessible qu’aux Berberi, je crois bien.

La photographie magnifique de son grand-père Gabriel provient de ce site internet.

Merci beaucoup, chère Sylvia.

3 commentaires Publier un commentaire
  1. Jean Provencher #

    Claude, un ami, m’écrit au sujet du site consacré à la famille Berberi : «Je viens de passer de longues minutes plongé dans l’extraordinaire album de la famille Berberi. Quels personnages et quel enchantement! L’iconographie accompagnant la figure tragique de Georges (pages 38 et 39) élève encore si c’est possible la valeur romanesque et cinématographique de l’ensemble.»

    4 janvier 2012
  2. Georges Berberi #

    Bonjour M. Provencher,
    Je tenais à vous féliciter de ce beau texte sur Gabriel Berberi.

    Oui, durant les 40 ans de mon immigration dans ce beau pays, j’ai eu le plaisir de rencontrer certains membres issus de la première famille Berberi, que ce soit à Saint-Georges, Lévis, La Visitation, Trois-Pistoles et ailleurs.

    Ce sont tous de la descendance directe de Gabriel l’ancêtre, de Mme Boily et leur 14 enfants. Par exemple dans les années 90, j’ai eu le plaisir de reférer M. Louis Rioux de la Bibliothèque nationale du Québec à l’association qui regroupe plus de 450 familles Berberi au Liban. Sa grand-mère étant une Beberi, il était interéssé de créer l’arbre généalogique de sa famille.

    J’ai eu aussi la chance de connaître Joseph Berberi, professeur au Collège Marie-Victorin qui est retraité maintenant. Ce fut pour moi une source intarissable de connaissances et de contacts au sein de cette belle communauté.

    PS: Savez-vous si le site des Berberi est toujours en ligne?

    Merci!

    18 août 2016
  3. Jean Provencher #

    Merci infiniment, cher Monsieur Berberi.

    J’ignore complètement si le site des Berberi est toujours en ligne. Si oui, il serait peut-être seulement accessible aux Berberi; dans ce cas, il faudrait un code d’accès pour y entrer. Je vais essayer de savoir par Sylvia ce qu’il en est.

    18 août 2016

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