Des nouvelles de la baie des Chaleurs, en Gaspésie
La pêche au hareng du printemps bat son plein. Un seul ici [à New-Carlisle] en a pris au-delà de 500 quarts déjà. Mais, dira-t-on, qu’est-ce que l’on en fait. C’est l’engrais de la terre dont se servent les cultivateurs.
À Bonaventure et à St-Charles de Caplan, ainsi que partout sur le littoral de notre Baie, je puis dire, vous verrez la même chose.
Tous les printemps, on recommence et on en pêche autant ; c’est un engrais peu profitable, il épuise pour ainsi dire la terre, et il faut le renouveler annuellement.
Le homard fait son apparition, il s’en est peu pris cependant.
Un certain désappointement a succédé ici au plaisir de voir notre « Restigouche ». Ce steamer a peu d’apparence, mais d’assez grande dimension, il semble avoir une bonne vitesse. Ce steamer, si longtemps attendu, nous est arrivé pour son premier voyage dimanche matin, à neuf heures, mais… pas assez d’eau au quai, il a passé droit, cependant il y avait passagers et fret l’attendant impatiemment ; à Paspébiac et à tous les ports intermédiaires jusqu’à Gaspé, la même chose s’est répétée, si nous avons été bien renseignés. À ce compte, ça ne serait pas un service amélioré que nous aurions sur la côte cette année. Allons, vite un quai en eau profonde.
Les affaires sont florissantes. Nos hôtels sont bien achalandés pour la saison. Un nouveau magasin général vient de s’ouvrir ; nous en avons maintenant sept, et en plus un magasin de modes. Depuis huit jours, nous avons aussi l’agence de la Campbellton Steam Laundry chez M. Andrew Caldwell. Il nous manque encore un boulanger et un charpentier dont le besoin se fait grandement sentir.
Le Canada (Montréal), 13 mai 1903.
Ci-haut, le hareng. Très riche en iode, on découvrira au 20e siècle que sa consommation est l’une des meilleures préventions contre le goître, un trouble de la glande thyroïde.