Dans la série «Réflexions sur le silence» (1)
Après la semaine que nous venons de vivre à Québec, de morts et de blessés, une semaine de grand bruit, il était nécessaire de créer un lieu de réflexion portant sur le silence.
Bien souvent, nous ne sommes que bruits de toutes sortes, en particulier avec l’arrivée des nouveaux médias, et bien rarement nous nous arrêtons à l’importance du silence. Vous trouverez donc à droite, dans la colonne des Catégories, un point de chute : Le silence.
Vous-même, vous pouvez y aller de vos trouvailles, de vos réflexions. Mais je n’espère pas d’interventions proposant des produits : yoga, méditation, bouddhisme, regroupements de personnes se réunissant pour faire silence, etc. Nous ne vendons rien. La catégorie n’est là que pour réfléchir sur le silence.
Pour ouvrir, deux textes. L’un d’abord de mon amie Christiane.
De Pierre Emmanuel :
« L’un des pires dangers pour l’homme est sans doute l’excès de son propre bruit… L’inflation d’un langage touche-à-tout, sans cohésion ni compétence, est en passe de faire de l’homme une espèce grégaire, perpétuellement mystifiée par les mots.
« Être libre, c’est pouvoir faire silence et prendre du recul. Trop obsédés par l’apparence des choses, nous en oublions d’être à nous-mêmes. Le plus haut loisir, la plus vaste vue sur le monde, seul le silence peut nous les donner…
Ce ne sera pas le moindre de nos apprentissages que de retrouver ensemble cette vertu. Ensemble, bien qu’elle soit éminemment singulière, le silence longuement partagé fortifie la communion… Il se peut que notre monde n’ait de sens que pour les silencieux, les contemplatifs… Alors peut-être souhaiterions-nous être formés à la méditation avant même de l’être à la connaissance ».
SOURCE : http://www.promusicis.fr/qui-sommes-nous/entrevues/
Et celui-ci de mon ami Simon.
De Georges Bataille :
Le silence est donné dans la dilection malade du cœur. Quand un parfum de fleur est chargé de réminiscences, nous nous attardons seuls à respirer la fleur, à l’interroger, dans l’angoisse du secret que sa douceur dans un instant nous livrera : ce secret n’est que la présence intérieure, silencieuse, insondable et nue, qu’une attention toujours donnée aux mots (aux objets) nous dérobe, qu’elle nous rend à la rigueur si nous la donnons à tel des plus transparents d’entre les objets. Mais elle ne la rend pleinement que si nous savons la détacher, à la fin, même de ces objets discrets : ce que nous pouvons faire en choisissant pour eux comme un reposoir où ils achèveront de se dissiper le silence qui n’est plus rien.
Source : Georges Bataille, L’expérience intérieure, Gallimard, 2012.
Merci.
Salutations, cher Clément.
Juste un peu de temps
Parfois
Juste un peu de mots
Juste un peu de souffle
Juste un peu de lenteur
Et j’attends
L’âme attendrie
Que le silence
S’invite encore
Magnifique mise en train.