Certains jours, la vie peut être bien étonnante
Parfois se tissent soudain des filiations.
Je suis le dernier humain à ne pas connaître qui était Carrie Fisher, le rôle dont tout le monde parle qu’elle a joué au cinéma et quel était ce film, La Guerre des étoiles. La dame décède et l’univers en parle.
Le lendemain, sa mère, Debbie Reynolds, meurt à son tour. Ah, là je connais. Celle-ci, actrice comme sa fille, fut aussi une étoile filante sur le palmarès de la chanson américaine durant les années 1950. En 1957, sa chanson Tammy demeure pendant 23 semaines parmi les 40 chansons les plus populaires aux États-Unis et en plein cœur de l’été détrône en première place, durant cinq semaines, la chanson Teddy Bear de Presley. Disque d’or pour Debbie.
La jeune comédienne de La Guerre des étoiles porte le nom de Fisher et non de Reynolds, du fait qu’elle est née d’une relation de quelques années de sa mère et du chanteur et acteur à la courte filmographie Eddie Fisher.
Mon père aimait beaucoup la chanson Oh ! Mon Papa, la chanson d’une jeune fille dont le père gagnait sa vie comme bouffon, composée par le Suisse allemand Paul Burkhard en 1939, traduite en français par Jean Boyer et Pierre Destailles en 1950 et popularisée par plusieurs, dont Suzy Delair qui aura 99 ans demain, le 31 décembre.
Mais mon père était particulièrement ému par cette chanson en langue anglaise, cette fois-ci, interprétée par Eddie Fisher. Les larmes lui coulaient. Je crois bien que ça le ramenait aux conditions de son existence étant enfant, placé à gauche et à droite par son père Rodolphe, comme d’autres enfants de la famille, après le décès de sa mère qu’il n’a jamais connue, ma belle grand-mère acadienne. Il y a de ces vies, mes amis.
Chaleureux salut à mes sœurs et mes frères.
Voilà comment soudain se tissent des filiations.
Que de souvenirs elle charrie cette chanson, à mon avis la seule que le papa de Carrie Fisher a faite de remarquable. Comme toi, Jean, je n’ai pas été frappée par la carrière de la fille. Question d’âge, j’imagine. Mais je glisse dans le tiroir de mes souvenirs de Debbie Reynolds, une pensée émouvante au possible : au lendemain du départ de Carrie, pas de doute possible, elle est morte d’avoir eu le cœur brisé…
Merci, chère Mariette, merci beaucoup.