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La femme au tonneau

Au 20e siècle, une mode dura un certain temps, dégringoler en bas des chutes Niagara enfermé dans un tonneau. Voici la première personne, âgée de 62 ans, à tenter l’expérience, Anna Edson Taylor (1839-1921).

Le journal La Patrie du 29 octobre 1901 raconte l’événement.

Mme Anna Taylor, qui a franchi, jeudi dernier, les cataractes du Niagara dans un tonneau, souffre encore de la secousse terrible qu’elle a éprouvée. Sa tête la fait souffrir et son médecin craint une attaque de fièvre cérébrale. Son corps est tout couvert de contusions; sa tête est enveloppée de bandages. Le médecin lui défend de parler et Mme Taylor s’empresse de parler sans cesse du matin au soir. Plus son état de santé est grave, plus la notoriété qu’elle s’est acquise par ce saut périlleux s’accroît de minute en minute.

Mme Taylor, qui a entrepris cet exploit pour se procurer de l’argent, est en voie d’atteindre son but. Déjà, une revue de New-York a déposé à son nom, dans une banque, la somme de $200 afin qu’elle écrive spécialement pour ce journal l’histoire de son aventure. Elle reçoit des lettres de tous côtés lui offrant de s’exposer dans des musées avec son tonneau. L’offre la plus sérieuse est celle d’un professeur de gymnastique qui la demande en mariage, dans le but de l’exposer plus tard et de la présenter comme un modèle des effets produits par les exercices de gymnastique.

Le tonneau de Mme Taylor reste exposé à l’hôtel où elle est descendue. Il est en chêne et entouré de dix cercles de fer. Il n’a nullement souffert de la traversée des chutes; l’enclume du forgeron, qui était attachée au fond du tonneau, pour maintenir l’équilibre, n’a pas davantage bougé et on l’a retirée intacte de l’eau.

Mme Taylor est née à Auburn (New-York) où son père était meunier. Mariée à l’âge de 17 ans, avec un étudiant, elle était veuve à 20 ans [son amoureux mort à la guerre de Sécession]. Elle a fait alors ses études à l’école normale d’Albany et, reçue institutrice, elle est allée exercer dans le Texas. Elle y a acheté une maison sur hypothèque et c’est pour la payer qu’elle a entrepris la traversée des cataractes du Niagara.

Pour en savoir davantage, on peut consulter le site http://www.bay-journal.com/bay/1he/people/fp-taylor-annie.html

À noter que, bien que La Patrie prénomme la dame Anna et que le titre même du Bay Journal ci-haut lui donne ce prénom, madame Edson Taylor porterait plutôt le prénom d’Annie. Dans l’article du journal, on ne parle plus d’Anna, mais d’Annie. La dame a fait inscrire Annie sur son tonneau. Et c’est ce prénom qui apparaît également sur sa pierre tombale. Voir également cette page internet: http://en.wikipedia.org/wiki/Annie_Edson_Taylor

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