Pourrait-on imaginer les sucres en novembre ?
La nouvelle provient de Québec.
On nous a souligné un fait remarquable. M. Légaré, fabricant de voitures à Sainte-Foye, a vu de l’eau recueillie, vendredi, d’un érable sur la terre de M. Moreau, et ayant toutes les propriétés pour faire du sucre. Il y en avait environ une pinte [569 ml].
Il y a quelque chose de mieux que cela encore. Une personne habituée à faire des observations nous dit qu’il y a dix ans, il a été recueilli de l’eau d’érable parfaitement conditionnée dans le mois de décembre.
La Minerve (Montréal), 2 novembre 1881.
Peut-être qu’ici les grandes pluies de novembre et du début de décembre ont quelque chose à voir. Suffirait-il que ces pluies se transforment en neige pour que les érables «partent à l’aventure» des sucres avant le solstice ?
Chose certaine, vous trouverez peut-être mon discours étonnant, mais je ne serais pas prêt à me moquer de ces dires de La Minerve. Il ne faut pas imaginer la nature complètement immobile pendant des mois. Un vie s’opère, mais la plupart du temps cachée à nos yeux, moins spectaculaire qu’à d’autres moments de l’année. Et chez moi, en ce moment, les bourgeons du pimbina sont tout à fait prêts, alors que beaucoup des fruits de l’arbre ne sont même pas encore tombés. La vie vit, poursuit sa marche, ne s’arrête pas.