J’ai chez moi une abeille tellement attachante
Depuis plusieurs jours, avant l’invasion des abeilles à mes abreuvoirs à colibri, événement qui fit fuir mon dernier colibri le 13 septembre, je vis un bonheur avec une abeille.
Délaissant complètement la meute, elle est apparue seule soudainement.
À l’abreuvoir d’oiseaux.
Et, depuis ce temps, se tient là, à se nourrir de l’eau absolument pure de mon puits de surface, eau analysée d’ailleurs en 1976.
Le mec de l’Agriculture m’avait dit : «Hé, monsieur, voilà bien au moins 40 ans qu’il y eut des animaux dans ce coin-là» tant elle était pure.
Quand je nettoie le bain d’oiseaux et y mets de l’eau propre, elle me tourne autour, impatiente.
Mais sitôt que j’ai mis de la nouvelle eau, elle cesse de s’impatienter, et est là, avec moi, heureuse.
La voilà perchée sur le rebord de l’abreuvoir.
Regardant l’univers, y allant d’un p’tit coup d’ailes autour, jamais loin, et revenant prendre place sur le rebord, pour observer à nouveau la vie ou prendre un autre p’tit coup d’eau.
C’est à ne pas croire.
Qui arrivera un jour à nous dire que ces êtres sont aussi là à nous bercer ?
Voyez ces images, en danger de mourir noyée, sa patte gauche arrière qui la retient sur le rebord.
On aurait envie d’en prendre soin.
Il me faudrait lui trouver un nom.
Elle a quitté la vie d’employée et est devenue comme moi travailleuse autonome.
Nous nous entendons si bien.
Christine, une apicultrice, me dit qu’une abeille vit environ 45 jours, et que la mienne travaille moins fort que celles dans les ruches.
Peut-être arrivera-t-elle à prolonger ses jours ?
Mais, bientôt, les fleurs absentes, qui prendra soin de ma belle ?
On dit que les abeilles que nous apercevons viennent d’une ruche se trouvant à sept kilomètres ou moins.
Je ne connais pas d’apicultrice ou d’apiculteur dans le coin.
Je lui aurais apporté mon abeille dans une coquille de noix pour qu’il la glisse, anonyme, avec les autres de ses ruches.
Christine me dit qu’il y a Miellerie Prince-Leclerc à Saint-Agapit et Les Miels de l’ours brun à Sainte-Agathe.
De chez moi, c’est le bout du monde pour une abeille.
Et, de toute façon, je craindrais la violence de ses congénères contre elle.
Et qui me dit que mon abeille s’y ferait,
elle qui vit absolument libre depuis de nombreux jours dans un milieu de grande paix, avec très peu de prédateurs.
Je connais beaucoup ce milieu.
On y vit un peu, et on n’est plus capable de s’en passer.
Si loin des bruits du monde, dans une paix qu’on n’a jamais espérée.
Je la comprends tant de s’y être attardée.
Il ne me reste peut-être qu’une solution :
un livre pour enfants racontant son histoire.
Cela lui assurerait une certaine éternité.
Mais quel éditeur s’y prêterait ?
Misère de misère !
Bonheur de bonheur !
Voir les autres billets sur cette abeille.
Voyez cette image d’un chardonneret s’abreuvant. C’est peut-être elle tout au-dessus.
Serait-ce une abeille sauvage, solitaire ? Qui ne provient pas d’une ruche et ne vit pas en colonie ? Elle doit possiblement avoir une petite caractéristique physique qui la différencie des abeilles domestiques ? Un reportage de l’émission Découvertes, octobre 2013, nous la présente… Peut-être y trouverez vous des éléments de réponse ?
http://ici.radio-canada.ca/emissions/decouverte/2013-2014/reportage.asp?idDoc=315111
Dès que j’aurai un peu de temps, j’irai voir de ce côté-là. Mais j’ai pris beaucoup de retard avec ce bogue qui durait depuis trois jours.