Un grand monsieur qui s’en va
Nous avons travaillé ensemble une seule fois. Un moment bien court. J’ignore aujourd’hui pour quel projet. Assurément un documentaire. Le tournage avait lieu sur les quais de Québec en plein hiver. Avec le nordet qui souffle. Qu’était le sujet ? Qui réalisait ? Pour quelle maison de production ?
André Mélançon y apportait simplement sa personne. Sans doute avions-nous à échanger sur l’hiver. Et peut-être animait-il une émission-télé quelconque, histoire de gagner sa croûte ?
Le temps fut long avant le tournage. Quelque vingt minutes en plein froid. Nous allions et venions sur les quais, sans bateaux pour couper le vent, attendant que l’équipe arrive à tout brancher dans le sens du monde avec ce grand froid.
Nous échangions, sur autres choses, bien sûr, que le contenu de l’émission. Sans doute des banalités, par un temps pareil.
Je l’ai trouvé doux, très doux. Poli. Simple. Genre de gars qui est là à gagner sa vie comme travailleur autonome et que tu as envie de revoir. Pour échanger davantage. Mais soudain nous entendons à distance «On commence !» Et nous voilà dans nos «rôles» télé.
Ce fut tout, mais j’ai beaucoup aimé. Un beau moment.
Merci, cher André. Et bravo.
La photographie provient du blogue du cinéma Le Clap à Québec, un billet de mon ami Pierre Blais.