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Une suite aux grêlons-médailles de Remiremont, dans les Vosges, en France

Les grelons-medaillesIl était tombé d’étranges grêlons à Remiremont, le 26 mai 1907. Rappelez-vous. Des grêlons à l’une des faces plate reproduisant exactement la médaille frappée à l’occasion du couronnement de Notre-Dame-du Trésor.

Dans le quotidien montréalais La Patrie du 18 juillet 1908, le dossier suit son cours.

L’extraordinaire phénomène des grêlons de Remiremont, dont nous avons parlé l’autre jour, soulève dans toute la France catholique un intérêt passionné, comme autrefois la fameuse apparition de la croix de Migné.

On se rappelle qu’au mois de mai dernier, durant une violente tempête qui s’abattit sur la région des Vosges, un certain nombre de grêlons ont été trouvés fendus en deux et portant sur la face intérieure l’image bien nette de la Madone vénérée à Remiremont, sous le nom de Notre-Dame-du-Trésor.

La population, que le merveilleux impressionne toujours si aisément, a immédiatement crié au miracle, interprétant le singulier phénomène comme une réponse du ciel à l’attitude du conseil municipal de Remiremont qui venait justement d’interdire la procession de la Sainte-Vierge. Mais les autorités ecclésiastiques, plus prudentes, ont tenu à faire une enquête complète avant de se prononcer sur cette mystérieuse affaire.

Une commission spéciale a donc été instituée sous l’autorité de l’évêque de Saint-Dié pour s’enquérir de l’authenticité du phénomène et de ses causes probables.

Du rapport de la commission qui vient d’être publié dans la Semaine Religieuse de Saint-Dié, il ressort clairement que le fait lui-même aurait été discuté. Cent sept témoins dignes de foi ont été interrogés et leurs témoignages s’accordent tous.

Mais il ne suffisait pas à l’Église que le fait fut constaté pour qu’elle y vit nécessairement un miracle. La commission a en même temps recherché si les grêlons-médailles ne pouvaient pas être à la rigueur le produit de quelque cause naturelle.

M. [Albert] de Lapparent, le grand savant chrétien qui vient de mourir, a fourni, en guise d’explication possible, l’hypothèse suivante. Il se peut, dit-il, que, durant l’orage, un courant électrique, après avoir traversé une des petites médailles frappées en l’honneur de Notre-Dame du Trésor, ait impressionné les couches d’air de façon à reproduire sur les grêlons qui s’y formaient l’image de la même médaille. Ce serait une répétition du phénomène connu depuis quelque temps dans le monde de la science, sous le nom d’«impression photofulgurale ou vaporographique».

L’évêque, en donnant sa décision, acceptera-t-il l’explication de M. de Lapparent ou conclura-t-il au surnaturel ? Quoi qu’il en soit, et c’est la grande leçon qui se détache de cet incident, nous voyons de quelles minutieuses précautions l’Église entoure la déclaration des miracles. Ceux qu’elle a sanctionnés peuvent résister à toutes les attaques. Aucun tribunal ne se montre moins accessible à la crédulité; il lui faut des preuves indéniables, authentiques, et indiscutables.

Ci-bas Notre-Dame du Trésor.

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