Au printemps 1884, les bergers de la région parisienne font grève
Et les voilà qui se présentent dans la capitale. Le quotidien de Québec, Le Canadien, y fait écho le 29 mai.
La grève qu’on nous annonçait depuis quelque temps est aujourd’hui un fait accompli. Les bergers de nos marchands de campagne veulent suivre l’exemple des grévistes ouvriers.
Il n’y a plus d’enfants !
C’est probablement la première fois qu’on a à signaler un pareil incident.
Jusqu’à présent les grévistes conservent la douceur et la tranquillité de leurs moutons. Nous en avons vu arriver une cinquantaine, hier, sur la place du Panthéon. La bande était précédée d’un accordéon jouant des airs variés. La physionomie des récalcitrants était des plus rassurantes.
Après avoir ébauché des pirouettes campagnardes aux sons de l’instrument révolutionnaire, nos bergers se sont réunis en groupe près de la fontaine pour s’y entretenir de leurs intérêts.
Quant à l’accordéon, il a continué à jouer un instant pour son propre compte et s’est dirigé ensuite vers l’ostérie voisine.
Il avait soif.