«L’amour dans une loge»
Le vendredi soir, 13 mars 1885, à Montréal, des amoureux se paient une soirée de théâtre pour se faire des tendresses dans une loge à l’avant-scène. Le lendemain, La Patrie y va de ce propos :
Hier soir, pendant la représentation de Nobody’s Claim, au Théâtre Royal, un couple placé dans une loge d’avant-scène attirait l’attention des spectateurs par une conversation amoureuse, et des gestes trahissant les épanchements les plus sympathiques.
Le couple ne voulait pas appartenir au monde réel et ne s’occupait ni du jeu des acteurs, ni des rires de l’auditoire.
Pendant le quatrième acte, les amoureux touchèrent un moment psychologique de leur entretien.
Ils oublièrent qu’ils étaient au théâtre, leurs deux têtes se rapprochèrent et un doux baiser s’échangea coram populo [devant le peuple].
Le dernier acte de cette comédie fut salué par un tonnerre d’applaudissements dans la foule et une avalanche de lazzis et de quolibets à l’adresse des acteurs de la loge.