Saint-Canut ? Le bout du monde
Canuts et Canuses, friand-e-s d’informations, se sentent parfois au bout du monde.
Saint-Canut [aujourd’hui Mirabel, à 54 kilomètres du Vieux-Montréal] est une jolie petite paroisse fort progressive du comté des Deux-Montagnes.
On y a installé la lumière électrique, le téléphone, etc. Ses habitants tiennent à se renseigner chaque jour sur ce qui se passe dans le monde.
Malheureusement, le service des malles laisse beaucoup à désirer. Il arrive très souvent que les citoyens soient condamnés à attendre leur courrier deux ou trois jours. Cela paraît invraisemblable, mais c’est la pure vérité, nous affirme une personnalité en vue de St-Canut.
En été, les malles sont apportées à St-Canut par le chemin de fer du Grand Nord. En hiver, le service est en voiture. Le postillon chargé du transport des malles de St-Scholastique à St-Colomban dépose en passant son courrier à St-Canut. Lorsque les chemins sont impassables lorsque la tempête fait rage, etc., etc., les citoyens n’ont leurs lettres et leurs journaux que fort irrégulièrement.
Cet état de choses ne devrait pas exister. Il dure depuis trop longtemps.
Pourquoi ne pas transporter les malles, l’hiver comme l’été, par voie ferrée ? Tous les inconvénients dont se plaignent aujourd’hui les citoyens de St-Canut disparaîtraient.
Nous espérons qu’il suffira de signaler cette lacune aux autorités du ministère des postes pour qu’elles se fassent un devoir de la combler sans délai.
Il ne convient pas de faire souffrir toute une paroisse pour opérer une économie de bouts de chandelle. Le service d’utilité publique comme celui des postes ne doit se préoccuper que de l’intérêt des citoyens.
Dans une foule de paroisses, le transport des malles est absolument défectueux. Ce service n’a guère été amélioré. Les postillons sont, en général, mal rétribués, etc., dans bien des cas incapables de remplir leurs devoirs d’une façon satisfaisante.
Le département des postes pourrait assurément avec avantage faire servir ses surplus à l’amélioration du service dans les campagnes.
La photographie du postillon de Saint-Justin, en Mauricie, prise vers 1965 par Armour Landry, est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec dans le Vieux-Montréal, Fonds Armour Landry, Photographies, cote : P97, S1, D6009-6009.