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Qu’aurait valu alors un baiser de Provencher ?

Baiser de Provencher

Un procès cocasse s’est déroulé, mardi, devant la cour de circuit à Richmond, présidée par l’hon. juge Lemieux.

Un nommé Provencher avait institué une action en recouvrement d’une somme de $10 contre Daigle, prétextant que ce dernier lui avait extorqué ce montant pour régler une insulte qu’il aurait faite à sa femme. Voici les faits.

Provencher a admis qu’il s’était un jour présenté à la résidence de Daigle après avoir pris quelques verres et que là il sollicita la faveur d’un baiser de sa femme. Celle-ci montra de l’indignation et fit remarquer au galant solliciteur qu’elle était mariée, mère d’un enfant et que toutes ses affections étaient pour son époux.

Daigle inquiéta Provencher pour insulte à sa femme et ce dernier lui donna $10 pour oublier cette affaire.

Provencher déclara au juge, qui interrogea lui-même les intéressés, qu’il a eu des remords d’avoir donné cette somme et qu’il se croyait dans son droit de la réclamer.

Le juge débouta son action en recouvrement, laissant probablement supposer que $10 n’était pas trop pour la sollicitation d’un baiser.

On se demande quel montant Provencher aurait payé s’il eut pris ce baiser, dont la seule tentation a été évaluée à dix dollars.

 

La Patrie (Montréal), 15 novembre 1902.

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