Les complicités soudaines et discrètes dans nos vies quotidiennes
Dans un commerce de la rue Saint-Jean, une dame dans la jeune quarantaine a toujours une belle façon. Sur le bon de caisse voilà un mois et demi, je vois qu’elle se prénomme Alexandra. La fois suivante, je la salue par son prénom. Elle est surprise, bien sûr. Je lui dis où j’avais trouvé son prénom.
Aujourd’hui, en matinée, je retourne dans le même commerce, puis passe à la caisse avec deux quatre-quarts citron, et lui demande : «Vous n’avez pas changé votre prénom ?» Elle me répond : «Non. Et vous, vous n’avez pas changé vos yeux ?»
On appelle ça le charme discret de la vie quotidienne. Vivre un bien bref instant dans la marge, dans la fêlure. Ça berce.
« Vivre un bien bref instant dans la marge, dans la fêlure. Ça berce. »
Autant de poésie en si peu de mots ! Les complicités légères, les chronicités inattendues et voilà qui fait d’une journée, une superbe journée.
Bravo monsieur Provencher.
Merci, merci beaucoup, chère Françoise. J’ai tant aimé ce si bref instant qui a fait mon jour. Et j’ai tant apprécié l’audace de cette jeune dame qui prenait aussi rapidement la balle au bond, y ajoutant même de la couleur à notre court échange. Il est donné que les êtres soient beaux.