Montréal croit avoir trouvé la recette pour mettre fin à la mendicité dans les rues
Le moyen adopté par la ville, cette année, pour faire disparaître les mendiants et les gueux de nos rues et de nos places publiques semble être le plus pratique et le plus efficace.
Les mendiants qui sont réellement de la ville de Montréal sont dirigés sur les institutions de charité qui leur sont ouvertes, on ne les tolère pas dans les rues.
Ceux qui ne sont pas de Montréal sont renvoyés chez eux au plus tôt aux frais de la ville. […] Dès que la police découvre un nécessiteux qui fait appel à la charité publique, son cas est confié à M. Lane, secrétaire du Bureau central de Charité, qui fait une enquête. Celui-ci fait un rapport au greffe de la cour du recorder, et, sur l’approbation du maire, le greffe paie l’argent nécessaire au transport.
Les faits suivants donnent une idée du travail fait :
Il y a deux semaines, une jeune femme arrivait à Montréal dans le but d’entrer dans une communauté, mais son esprit n’étant pas complètement équilibré, elle erra quelque temps. Elle fut envoyée à Bromptonville, où elle avait des parents.
Un vieillard de 80 ans mendiait en ville. Il fut envoyé chez ses enfants à Hull.
Une femme d’une cinquantaine d’années, depuis des semaines, vivait aux dépens des sociétés de charité de la ville. Elle fut renvoyée chez les siens à Québec.
Un aveugle de Brockville mendiait dans nos rues après avoir été pendant quelque temps traité dans les hôpitaux. Il fut renvoyé à Brockville dès qu’on eut découvert sa provenance.
Une veuve malade et ses deux enfants ont aussi été transportés à Ottawa aux frais de la ville.
Un vieillard de St-Jérôme a été mis à bord d’un convoi pour St-Jérôme avec l’avis que s’il reparaissait à Montréal on le logerait en prison.
Un petit nègre phtisique a été envoyé aux Antilles où ses parents consentaient à se charger de lui.
Un vieillard de 78 ans a été envoyé à Buffalo, où ses parents dans l’aisance consentaient à le recevoir.
Une femme aveugle a été renvoyée à Trois-Rivières d’où elle venait.
Les miséreux qu’on ne peut renvoyer chez eux sont placés dans nos institutions.
La Patrie (Montréal), 12 septembre 1904.
La photographie d’une sculpture d’un vieux mendiant fut prise en 1944 par Neuville Bazin. Elle est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds ministère de la Culture et des Communications, Office du film du Québec, Documents iconographiques, cote : E6, S7, DD1, P23650.
Tout porte à croire que la recette utilisée n’a pas été complètement… définitive et radicale puisque ce genre de personnes existe encore à Montréal… tristement.
Dites… N’y a-t-il pas moyen de connaître le nom de l’artiste qui a réalisé cette sculpture ? Elle est tout simplement magnifique dans ses détails, le drapé du tissu, les traits du visage…
Malheureusement, chère Dame, on ne donne aucun autre détail sur le site de Bibliothèque et Archives nationales en lien avec cette sculpture magnifique, ni auteur, ni date, ni lieu où elle est conservée. Ça ressemble, je trouve, à la production de l’école des Bourgault.
Merci de votre réponse. Je trouve effectivement qu’elle ressemble aux oeuvres de mon grand-père Médard ou de son frère Jean-Julien… ou peut-être même André…(« Les trois bérets » !)
Dommage qu’il n’y ait pas de plus amples références en lien avec cette image.