La traite des baleines à Port-aux-Basques, à Terre-Neuve
Baleine est un terme générique, car elles sont plusieurs avec chacune leurs caractéristiques. Or, on ne précise pas ici de quelle espèce il s’agit. Mais quelle histoire quand même ! Saviez-vous qu’on pouvait arriver à domestiquer certaines baleines pour obtenir leur lait en retour ? La Patrie, 26 juillet 1905.
Le professeur Muller vient d’accomplir un prodige en trayant 50 baleines. Depuis longtemps on savait que le lait de baleine était d’une richesse inouïe, et avait les mêmes propriétés que l’huile de foie de morue sans en avoir le goût.
Partant de cette idée, le professeur s’est dit que celui qui habituerait les baleines à se laisser traire aurait certainement là une excellente affaire. Il choisit une petite baie de 1/8 de mille [un mille équivaut à 1, 61 kilomètre], près d’ici [Port-aux-Basques], et fit construire un barrage grillé en fer pour en fermer l’entrée à volonté. L’entrée de cette baie est de 50 pieds [un peu plus de 15 mètres].
Un jour que l’on vit un troupeau de baleines jouer près du détroit, les employés séparèrent les femelles d’entre les mâles et les firent entrer de force dans la baie qui fut fermée. On étudia ensuite les mœurs et les goûts de ces dames.
Il fut constaté que leur mets favori est une sorte d’algues qui poussent à quelques brassées près de la baie et on en emmagasina de grandes quantités. Un mois après, elles avaient pris l’habitude de venir manger aux heures régulières.
Maintenant il restait la question de les traire. D’abord on dut les échouer. C’était un procédé lent. Mais maintenant on les a éduquées à tel point que les baleines, comme les vaches, viennent à la même heure tous les jours se débarrasser de leur lait. 60 hommes sont occupés à les traire. Chaque baleine donne de 8 à 10 tonneaux de lait par jour. On embouteillera ce lait.
L’illustration d’une baleine provient du site de l’oiseau Voyageur.