Un ouvrage qui fait le point sur ce que nous savons, aujourd’hui, des animaux
Vous vous intéressez aux animaux depuis un moment, vous les aimez, voici un livre pour vous. Le but des auteurs était de «faire mieux comprendre et mieux apprécier le monde animal, sous un nouvel éclairage, à ceux qui le désirent ardemment». Et ils ne se cachent pas d’avoir tenté «de pousser les autres, ceux qui ne considèrent pas les mondes intérieurs des animaux comme un continuum de nos mondes intérieurs, à en prendre conscience».
J’ai à peine ouvert ce livre pour l’instant. J’ai beaucoup aimé la table des matières. Et c’est le compte rendu d’Éric Chevillard dans le journal Le Monde du 5 juin 2015 qui a tout de suite achevé de me convaincre.
«Les travaux récents des biologistes et des naturalistes ne cessent de contester la spécificité de la nature humaine. Il semblerait que nos prétendues particularités soient partagées, à des degrés divers, par bon nombre d’animaux, y compris pour certains une forme de conscience de soi, y compris encore des traits de caractères mesquins que nous pensions vaniteusement nous appartenir en propre.»
Quelques amis, dont Simon et René, et moi, nous réfléchissons à ce sujet depuis un moment maintenant, convaincus que nous appartenons à la même vie que celle de toutes les manifestations qui nous entourent.
Et Chevillard de poursuivre :
Écrit par la neuropsychologue Karen Shanor et le neuroéthologue Jagmeet Kanwal, un livre rassemble aujourd’hui les dernières découvertes en la matière, Les souris gloussent, les chauve-souris chantent. Il est publié dans la très belle collection «Biophilia», des éditions José Corti, dont la couverture vert prairie est une invite aux leçons de choses, aux randonnées studieuses, aux longs affûts dans les herbes hautes. Notre lecture en sera minutieuse et systématique comme une battue ou plus folâtre, à notre guise. […]
Il nous a fallu bien de l’ingéniosité pour survivre sur cette Terre, mais il en va de même pour toutes les créatures. Nous ne sommes d’ailleurs pas les mieux armés pour affronter les désastres à venir, en particulier ceux que ce fameux génie ne manquera pas de provoquer. Mais tout n’est pas perdu, car «si les humains étaient stupides au point de détruire la planète, les cafards eux au moins survivraient et inaugureraient un nouveau cycle zoologique complet». On aimerait presque leur donner enfin leur chance.
C’est que les cafards sont invulnérables, ils résistent aux climats les plus rigoureux, à un fort taux de radiations, ils se nourrissent de toutes choses et se transmettent dans leurs excréments des renseignements utiles à leur existence — tandis que l’homme encore une fois, par égoïsme et cupidité, préfère faire disparaître les siens illico avec les précieuses informations qu’ils contenaient. Lamentable.
Nous reviendrons assurément sur ce site avec ce «manuel de survie animale», comme l’écrit Chevillard. Et si vous passez chez votre libraire, demandez-lui de pouvoir consulter la table des matières. Elle propose trois grands thèmes : Percevoir, Survivre et Les Fréquentations.
Donc : Karen Shanor et Jagmeet Kanwal, Les souris gloussent, les chauve-souris chantent, Éditions Corti, 2015, 328 pages. Il s’agit d’une traduction de l’ouvrage américain Bats Sing, Mice Giggle.
Cette publication est dédicacée, entre autres, À tous nos animaux de compagnie et à cette vie sauvage qui nous entoure, car ils ont inspiré ce livre.
Et, manifestement, cet ouvrage peut être classé dans le genre que les Américains appellent «Nature writing».
Trackbacks & Pingbacks