La langue française, une amante
Connaissez-vous Oscar Dunn (1845-1885), journaliste et fonctionnaire natif de Côteau-du-Lac. Pionnier en ce domaine, il s’est battu pour la qualité du français québécois et a même publié en 1880 un Glossaire franco-canadien.
Dans l’hebdomadaire de Joliette, L’Étoile du Nord du 2 mai 1889, un nommé C. P. Beaulieu, de Sainte-Mélanie, tient à rappeler ce texte de Dunn. Il écrit :
À tous ceux qui en général considèrent l’art d’écrire comme un art vulgaire, comme un vil métier, je leur conseille de lire le magnifique passage d’Oscar Dunn :
La langue française, c’est un diamant d’un prix inestimable; c’est une œuvre travaillé par les siècles, d’une beauté à nulle autre pareille.
Tout le monde l’admire, elle charme tout le monde, bien qu’elle ne livre ses secrets qu’à un petit nombre; il faut être amoureux d’elle; l’aimer beaucoup, lui faire longtemps la cour, et elle ne se donne qu’à celui qui sait la vaincre par un labeur persévérant et une bonne constance; mais quels trésors elle révèle à ses favoris !
Sa délicatesse exquise ravit l’intelligence; elle est tout amour, toute gaité, pleine de noblesse et d’enthousiasme, accessible aux sciences comme à la fantaisie, à toutes les hautes pensées comme à tous les sentiments dignes; elle comprend votre cœur et seconde votre esprit.
Si vous la possédez, rien ne vous décidera jamais à y renoncer; vous la garderez comme votre meilleur bien.
La photographie de Dunn provenant de Paul Carpentier en 1946 est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds ministère de la Culture et des Communications, Office du film du Québec, Documents iconographiques, cote : E6, S7, SS1, P30506.
Bonjour M. Provencher,
J’apprécie beaucoup votre billet sur Oscar Dunn, un autre de nos écrivains du 19e siècle que je me plais beaucoup à lire. J’ai récemment parcouru le volume de ses « mélanges » intitulés «Dix ans de journalisme», où il fait état de certaines polémiques du temps, dont l’affaire Guibord, sur laquelle il semblait partager le point de vue clérical, ce qui ne rend pas son propos inintéressant pour autant, ce que je vous dis tout en étant très sympathique pour nos anticléricaux de l’époque, les Arthur Buies, Honoré Beaugrand, Aristide Filiatreault, etc.
C’est réellement devenu une manie chez moi, mais j’ai déniché il y a un an environ une brochure signée de la main de Dunn que j’ai ajoutée à ma collection de signatures de nos écrivains et personnalités du 19e siècle québécois.
Vous êtes le seul historien que je connaisse qui prenne la peine de faire connaître, de manière simple, agréable et accessible, nos écrivains du 19e, dont la plupart son hélas oubliés (et que je préfère à bon nombre de nos scribouilleux insipides d’aujourd’hui). Je vous en suis très reconnaissant, car vous permettez ainsi à la lumière de ne pas être totalement cachée sous le boisseau.
Parlant de lumière et de boisseau, je crois justement que vous devriez vous faire une page Facebook afin que les billets de votre blogue, qui sont de véritables petits joyaux (je l’affirme sans flatterie mais en simple reconnaissance d’une réalité), puissent connaître une meilleure circulation. Il y a plein de gens qui seraient intéressés de connaître vos billets et Facebook optimiserait leur diffusion. Et vous pourriez le faire sans même avoir à participer à la cacophonie facebookienne, une simple « page » (et non un profil personnel) pourrait faire l’affaire. Si vous voulez savoir comment le faire sans vous faire bouffer par la bibitte Facebook, n’hésitez pas à me le demander et je serai heureux de vous aider. C’est qu’il ne faut pas que vos joyaux lumineux restent eux aussi cachés sous le boisseau !
Cordialement vôtre,
Daniel L.
Merci beaucoup de vos mots. Je vais y repenser pour Facebook. Car ça me prendrait une quatrième vie pour gérer un compte Facebook.
Vous voyez, cher Monsieur Provencher, j’ai placé votre article sur ma page Facebook personnelle (voyez https://www.facebook.com/daniel.lapres), et après moins de 24 heures il fait 40 « J’aime », ce qui veut dire que plus de gens encore ont pu en prendre connaissance.
Donc, imaginez si vous aviez une page Facebook. Comme je vous disais, vous pourriez faire une « page » officielle et non un profil personnel qui, lui, pourrait trop vous accaparer. Avec une « page », vous n’avez qu’à y placer vos billets de blogue au fur et à mesure de leur publication, et vous atteindriez alors un bassin de lecteurs beaucoup plus vaste.
Vos billets méritent une circulation plus grande, ne cachons pas vos lumières sous le boisseau…
Je laisse donc le tout à votre bienveillante réflexion !
Cordialement vôtre,
Daniel L.
Oups, étrange, en cliquant sur votre lien, on me répond «Page introuvable». Mais il est vrai que je vois apparaître sous mon billet 41 «J’aime». Ça semble avoir son effet.
Cher jean, je ne suis pas adepte de la bibitte Facebook. Cela dit, si vous y ouvrez une page, je m’y inscrit! Je suis d’accord, vos écrits sont des joyaux. En plus d’être un ravissement à lire, je crois que notre bon peuple québécois y apprends beaucoup.
Merci, chère Silvana. Mais il me faudrait les vies d’un chat pour gérer en plus un compte Facebook. Déjà ce site interactif me demande beaucoup. On me dit que j’aurais beaucoup plus de visiteurs qu’aujourd’hui, soit entre 200 et 260 quotidiennement qui viennent en ce moment. Mais que voulez-vous. Et il me faut continuer à gagner ma vie, car ce site ne me rapporte financièrement qu’à peu près rien. Je reçois à l’occasion des offres de firmes qui voudraient s’accrocher tout autour de mes pages, mais je refuse que ce site devienne un babillard de pubs.