«La morale en danger»
Où s’en va-t-on ? La morale fout le camp. C’est proprement incroyable ce qui se passe sur les marchés de Québec. Un quidam qui signe MORALITÉ en a ras-le-bol. Et le quotidien Le Canadien publie son propos le 25 février 1889.
Nous recevons la communication suivante :
Monsieur le rédacteur, — Permettez-moi quelques lignes de votre aimable feuille, afin de protester contre l’indifférence de nos hommes de police, qui laissent toute une bande de vauriens et de flâneurs poursuivre leurs différentes industries sur les places publiques les jours de marché.
Entre autres, je vous désignerai le marché Montcalm. Là, Monsieur, quand les dames ne se font pas voler leur porte-monnaie, les enfants de 8 à 10 ans, pour la modique somme de cinq cents, se pourvoyent de joncs en corail rouge dans lesquels il y a une vue des plus obscènes.
Dans ces objets, les nudités les plus monstrueuses sont étalées aux regards de l’innocence contre tous sentiments de respect qu’on doit enseigner à la jeunesse.
Espérons qu’au nom de la décence et de la moralité publique, on s’empressera de mettre fin à ce honteux commerce.
Que sont donc ces joncs en corail rouge qui proposent des vues obscènes ?
Je n’en ai aucune idée, mais je souhaite les voir. Seulement pour me faire une opinion…
Vous êtes fort curieux vous aussi alors.