Un revenant, même dans l’Ohio
Les journaux québécois anciens ne ratent jamais l’occasion de rappeler à leurs lecteurs ce qui leur semble des phénomènes paranormaux. Le quotidien de Québec Le Canadien, du 17 novembre 1880, soumet cette nouvelle en provenance des États-Unis.
Dans le village de Glenville, sur un chemin peu fréquenté des faubourgs de Cleveland, est une maison de bois d’un étage et demi sur le compte de laquelle il court des bruits à faire tourner le sang en eau de boudin.
La famille qui habite ce logis est tellement dégoûtée de ses attributs spéciaux qu’elle va déménager. Fréquemment, à toute heure du jour comme dans les ténèbres de la nuit, les bruits les plus singuliers se font entendre dans diverses chambres de la maison, et des coups sont frappés avec tant de force qu’ils effraient jusqu’aux habitants d’une autre maison, de brique, sise à plusieurs perches de distance.
On a souvent monté la garde pour découvrir si quelqu’un ne pratiquait pas une fraude et ne la faisait pas à l’esprit frappeur, mais la conclusion invariable des investigateurs a été que la maison est hantée naturellement.
Un vieil avare qui y demeurait jadis, et qui avait une triste réputation sous beaucoup de rapports, erre, dit-on, constamment en ces lieux, et les explore en tous sens, pour découvrir une grosse somme en or qui a mystérieusement disparu vers l’époque de son décès.