Ah, si cette libellule pouvait parler !
Elle a traversé le temps ! Quelque chose chez elle tient d’une certaine éternité. À travers la vie de ses ancêtres, elle pourrait nous dire ce qu’était la Terre voilà plus de 300 millions d’années. Elle a connu l’apparition des dinosaures, leur longue histoire et puis leur extinction. Elle a survécu à tous les grands cataclysmes. Les premières des siennes, qu’on retrouve «imprimées» dans la pierre à l’état de fossiles, étaient encore plus impressionnantes. L’envergure de leurs ailes mesurait 70 cm.
Aujourd’hui, dans le Monde, elle est présente sur tous les continents, sous la forme de quelque 6 000 espèces. Au Québec, elles sont bien 146 différentes et leur vie est bien courte, disparaissant avec l’automne si elles n’émigrent pas.
Leur existence, encore aujourd’hui, leur pérennité, leur si longue durée jamais interrompue subitement, permet de croire que la vie réalisait une certaine perfection au moment de leur venue. Il me semble qu’une partie de la sagesse se cache dans cette «réalisation», on avait trouvé le secret de la durée d’un être face à tous les obstacles à venir.
On a appelé celle-ci l’Anax de juin (Anax junius, Common green darner). Spectaculaire. Et vous avez vu, sur trois des quatre images, on la voit manger un insecte aux ailes diaphanes. Elle vit dans les Amériques, du Nord et centrale. Lors des grandes tempêtes, il arrive qu’on la retrouve en Europe, déportée sur des îles ou la façade atlantique.
On lui connaît de longues migrations, depuis le Québec jusqu’au Texas et au Mexique. L’Anax de juin, l’une des libellules les plus imposantes au monde et des plus rapides en vol, est l’insecte-emblème de l’État de Washington, aux États-Unis.
La présence en un lieu donné de libellules, grandes chasseresses d’insectes, véritables Dianes, est un signe d’excellente santé pour la vie de ce coin de terre.
Il faut rappeler que nos grands-parents à nous ne remontent qu’à un peu plus de quatre millions d’années. Bien jeunes sommes-nous.
Trackbacks & Pingbacks