Trois-Rivières fête son anniversaire
Léon Ledieu tient à souligner ce fait, d’autant plus que la ville fête son 350e anniversaire et s’apprête à mettre en place un buste du fondateur.
Aujourd’hui, 4 juillet, est une date intéressante pour nous, celle de la fondation de la cité de Trois-Rivières, par Laviolette, en 1634.
Si ce pionnier pouvait s’éveiller de son sommeil éternel et revenir un instant à l’endroit où il a vécu de longues années, il chercherait en vain la chaumière qu’il avait bâtie de ses mains et les champs qu’il défrichés. Tout cela a disparu.
Mais quel spectacle pour lui !
Une ville riche et prospère, une population active, un mouvement continuel ont remplacé le calme et la solitude de la grande plaine.
Plus de craintes d’incursions de sauvages comme au temps où il labourait le fusil en bandoulière et l’œil au guet.
De quel regard étonné ne verrait-il pas les bateaux à vapeur sillonner le grand fleuve et les locomotives fuyant avec la rapidité de l’éclair sur les bandes de fer des routes
Et cet étonnement n’aurait plus de bornes quand on lui prouverait qu’on fait le trajet du Canada en Europe en huit jours, et qu’on reçoit des nouvelles du vieux monde en quelques minutes
Et nos journaux, nos banques, nos manufactures, etc., etc.
Et les Français et les Anglais vivant ensemble dans le même pays en bons frères !
En voyant toutes les merveilles modernes, il dirait peut-être comme la maréchale de Villefort, assistant à l’ascension d’un des premiers ballons :
— Mon Dieu ! Ils trouveront bientôt le moyen de ne plus mourir !
Non, car sous ce rapport. Rien n’est changé et ne changera, on meurt et on mourra toujours.
* * *
Le nom d’un des fondateurs et des conquérants — et c’est là leur seul point commun — ne meurt pas cependant, et Trois-Rivières se souvient de Laviolette et le prouve non seulement en célébrant de joyeuses fêtes, mais en lui élevant une statue.
Le piédestal est terminé et sera béni aujourd’hui même; quant au bronze, il ne sera prêt que dans un an environ.
C’est naturellement M. L.-P. Hébert qui est chargé de la partie artistique de ce travail.
Après avoir exécuté des statues de Salaberry, en soldat, et de Cartier, homme d’État, il va reproduire les traits de l’humble fondateur de ville.
Mais l’art a accès partout, et tout ce qui est bon et bien a le droit d’être interprété par le ciseau du sculpteur ou le pinceau du peintre, et, connaissant Hébert comme je le connais, je suis sûr qu’il va nous jeter dans le moule un chef-d’œuvre.
Source : Le Monde illustré, 5 juin 1884.
Il faut tout de même admettre qu’à l’occasion, ce cher Ledieu pousse le bouchon un peu loin. Selon l’historien André Vachon, l’auteur de sa biographie dans le Dictionnaire biographique du Canada durant les années 1960, Laviotette serait reparti pour la France en 1632. Il n’aurait donc pas vécu «de longues années» à Trois-Rivières. Mais peut-être que depuis ce temps, on a fouillé davantage la vie de ce fondateur et trouvé qu’il serait demeuré sur place plus longtemps.
À Trois-Rivières, le buste de Laviolette, bien mis en valeur, se trouve sur la terrasse Turcotte, en bordure du fleuve Saint-Laurent. La nouvelle bien sûr.
Premièrement, Laviolette n’est pas reparti pour la France en 1632, mais en 1636.
Vachon, dans DBC dit aussi que c’était une « employé de la traite ». Quelle est la référence Vachon concernant cette affirmation ? Sur internet, au « Répertoire du patrimoine culturel du Québec », au mot « Laviolette », on dit qu’il était « capitaine de navire », sans référence.
Eh bien !
Je sais bien qu’on n’a pas encore identifié correctement ce « Laviolette », mais faudrait pas trop pousser.
Pas facile de savoir vraiment qui était ce Sieur de Laviolette !
Je vous suggère dans l’Hebdo Journal électronique: » Petite histoire de la fondation de Trois-Rivières ». C’est tout chaud.
Merci, merci.
L’historien français Éric Thierry publiera bientôt son « Champlain », chez Septentrion. Il m’a dit que son manuscrit était terminé, le dépôt devant avoir lieu ce printemps.
Parfait ! Merci de l’info.