Suite à notre article portant sur le projet de loi contre les merles
Dans Le Monde illustré du 23 juin 1888, le journaliste Léon Ledieu nous donne des nouvelles de ce projet de loi Lynch proposé aux députés siégeant au Parlement à Québec. Vous vous souvenez, on évoquait hier cette histoire. Finalement, le projet est mort au feuilleton.
Les merles en ont été quittes pour la peur, écrit Ledieu.
On a bien insinué qu’ils étaient d’affreux goinfres, des misérables voleurs, se gorgeant de fruits et de grains aux dépens des Canadiens, mais la chose n’a pu être prouvée; et, à l’heure qu’il est, si les merles lisent les journaux, ils savent tous que le bill [le projet de loi] qui devait les condamner à mort a été retiré, et que l’on n’en entendra probablement plus parler de longtemps.
Nos députés ont fait preuve de beaucoup de bon sens en ne voulant pas passer pour des serins, et l’un d’eux a même fait observer, m’a-t-on dit, que tant que les merles seuls voleraient sur les chemins de colonisation, le pays ne s’en porterait pas trop mal.
Les politiciens affirment que cette réflexion est grosse des sous-entendus, mais moi je ne l’ai pas compris.