Un vieux d’autrefois
Le père François Dubois est parti lundi pour une promenade de quelques semaines dans sa paroisse natale, St-Nicolas.
Ce bon vieillard est la parfaite personnification d’un type qui se fait de plus en plus rare dans nos Bois-Francs : le type de l’ancien habitant canadien, tout d’étoffe grise habillé, culottes à «bavaloises», boutons en cuir, tuque traditionnelle, bottes tannées, et enfin l’inévitable «batte-feu» et l’odoriférant tondre d’érable destiné à mettre le feu sur le tabac en menoch.
Le père François est absolument illettré, mais les cases de sa vieille mémoire sont remplies d’un bagage de connaissances astronomiques, de dates et de souvenirs antiques tout à fait précieux.
Ainsi les agissements de la lune, ses phases, les marées, etc., n’ont pas de secret pour ce vieux de la vieille.
Le père nous disait dernièrement qu’il s’attendait à être bientôt appelé à rendre ses derniers comptes, mais que ayant «toujours faite pour ben faire», il espérait être bien reçu là-haut.
L’Écho des Bois-Francs, 15 juin 1895.