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Et la «manne» alors ?

Voilà plusieurs années, étant jeunes, on nous racontait l’histoire de la «manne». Bien avant la naissance du Christ, grâce à un miracle, les Hébreux, affamés dans le désert, étaient sauvés par la «manne» tombée du ciel pendant la nuit. Mais on nous laissait en plan, sur la notion de miracle. Jamais d’explication de ce phénomène ne suivait.

Le quotidien de Québec, Le Canadien, apporte l’explication à la une de l’édition du jeudi 26 mars 1891.

 

Quelque temps après leur sortie d’Égypte, les Hébreux, étant arrivés à la vallée de Sin, manquèrent de nourriture. Alors, dès l’aube, au milieu de la rosée, apparut cette substance qu’ils appelèrent Manne (don du ciel). Souvent des explorateurs ont recueilli en Algérie et en Afrique une substance qui doit se rapprocher beaucoup de la manne des Hébreux, si ce n’est cette manne elle-même.

Au mois d’août 1890, il est tombé dans la Turquie d’Asie, pendant une pluie abondante, aux environs de Merders et de Diarbékir [Diyarbakir], une substance comestible que l’on a assimilée à tort ou à raison à la manne. Cette substance couvrit le sol sur une espace circulaire de quelques kilomètres de circonférence.

Les habitants, habitués à pareille aubaine, ramassèrent cette matière nutritive et en firent du pain en grande quantité, pain, paraît-il, excellent, de bon goût et se digérant facilement.

D’après l’examen des botanistes, cette poussière nutritive est formée par un végétal de la famille des lichens, connu sous le nom de Lecanora esculenta. Cette poussière est constituée par de petits globules gros comme des têtes d’épingle environ, agglutinés ensemble; la masse est jaunâtre extérieurement et blanche à l’intérieur, comme de la farine.

Cette variété de lichen souvent rencontrée en Algérie se trouve aussi très fréquemment dans les montagnes du désert de la Tartarie; elle est mêlée au sol calcaire. On en a vu aussi d’énormes quantités dans le désert des Kirghizes, au sud de la rivière Yalk.

Le voyageur Perrot a récolté des échantillons de ce lichen qui, au commencement de 1828, tomba aussi comme de la pluie dans plusieurs régions de la Perse. On affirma à Perrot que le sol avait été couvert sur une hauteur de 20 centimètres. Les bestiaux en avaient mangé avec avidité et les indigènes en avaient fait provision. Il est probable que ce lichen, enlevé par une trombe, aura été aussi transporté en Perse.

Ces pluies de manne sont du reste relatées un peu partout dans les manuscrits des anciens et on les a signalées à plusieurs reprises dans le cours des siècles.

 

On trouve une page Wikipédia sur la manne et une autre sur les lichens.

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